La fourchette se resserre derrière Vincenzo Nibali. L'Italien est néanmoins solidement installé en tête du Tour de France à la sortie des Alpes alors que six étapes figurent au programme jusqu'à l'arrivée à Paris dans une semaine.
Le leader de la formation Astana a même encore augmenté son avance après la 14e étape gagnée samedi dans la station de Risoul par le Polonais Rafal Majka (Tinkoff). Dimanche, c'est le Norvégien Alexander Kristoff (Katusha) qui s'est imposé à Nîmes lors d'une 15e étape au scénario bien cruel, puisque le peloton a repris les deux échappés - le Suisse Martin Elmiger et le Néo-Zélandais Jack Bauer - à moins de 100 mètres de la ligne...
Valverde à 4'37''
L'Espagnol Alejandro Valverde a sauvé sa deuxième place. Mais les Français Romain Bardet et Thibaut Pinot ainsi que l'Américain Tejay Van Garderen se sont rapprochés du dauphin du Sicilien samedi dans l'ultime étape alpestre. "Je n'ai pas craqué", a expliqué Valverde, victime d'un problème de dérailleur après un accrochage involontaire avec Pinot. "Je n'ai pas pu être dépanné comme il fallait. C'est comme ça le Tour..."
L'Espagnol, décroché aux deux kilomètres, a cédé une trentaine de secondes à ses trois jeunes rivaux et une minute à Nibali, parti à l'attaque avec Jean-Christophe Péraud à 4 km du sommet. Il est désormais repoussé à plus de quatre minutes et demie du Sicilien. "Nibali est le plus fort, c'est évident", a-t-il reconnu.
Une première pour Majka
Rescapé d'une longue échappée lancée dès le début d'une étape de 177 km, Rafal Majka a signé le premier succès de l'équipe Tinkoff. En forme de réconfort après l'abandon d'Alberto Contador qui a décapité la formation russe. A 24 ans, Majka, deuxième vendredi à Chamrousse, a d'ores et déjà réussi ses débuts dans le Tour. Sixième du dernier Giro, il a apporté au cyclisme polonais sa première étape du Tour depuis Zenon Jaskula en 1993.
Sur la ligne installée à l'altitude de 1855 mètres, Majka a préservé 24'' sur Nibali et 26'' sur Jean-Christophe Péraud. Les deux espoirs Français Thibaut Pinot et Romain Gardet ont concédé 50'' au Polonais, alors que le leader de la BMC Tejay van Garderen a lâché 54''. Les cinq suivants de Vincenzo Nibali (dans l'ordre Valverde, Bardet, Pinot, Van Garderen, Péraud) se tiennent ainsi dans une fourchette de 1'31'' seulement.
Les 12,6 km de la montée finale ont surtout coûté cher à Jürgen Van den Broeck, distancé à 9 km du sommet et relégué à près de quatre minutes de ses rivaux directs. Le Belge, 8e au départ de Grenoble, est sorti du top 10. Autre perdant de la journée de samedi, le champion du monde Rui Costa a reculé de la 9e à la 13e place.
Conditions difficiles
Dimanche, le scénario de cette étape de transition, disputée par moments dans des conditions très difficiles (pluie violente, vent) s'est avéré bien cruel pour les deux courageux du jour. Le champion de Suisse Martin Elmiger (IAM) et le Néo-Zélandais Jack Bauer, échappés dès le début, ont été repris par le peloton à moins de 100 mètres de l'arrivée. Ils comptaient encore 48'' d'avance à 10 km du but.
Kristoff, déjà vainqueur à Saint-Etienne lors de la 12e étape, a donc récidivé. Le lauréat de Milan-San Remo fait désormais partie des meilleurs sprinters du monde. La formation suisse IAM est passée tout près d'un premier succès sur la Grande Boucle, puisque Heinrich Haussler (Aus) a pris la 2e place devant le maillot vert Peter Sagan. Le Slovaque multiplie les places d'honneur, mais n'a toujours pas gagné depuis le départ à Harrogate.
Les coureurs bénéficieront d'un jour de repos très attendu lundi. Ensuite, ils aborderont les Pyrénées lors des trois étapes suivantes.