Fabian Cancellara n'est plus le maillot jaune du Tour de France. Au terme de la septième étape, disputée sur 199 kilomètres entre Tomblaine et La Planche des Belles Filles et remportée par Christopher Froome (GB), le Bernois a cédé son bien à Bradley Wiggins (GB), le grand favori de l'édition 2012.
Malgré une belle résistance dans la terrible montée finale, Cancellara n'a pas réussi à conserver la tête du classement général. Avec un Wiggins qui ne comptait que sept secondes de retard au départ de cette première étape de moyenne montagne, le coureur de RadioShack n'avait que peu de chances de parvenir à réaliser un tel exploit. Il a néanmoins défendu son statut avec vaillance, ne perdant que 1'52'' sur Froome et terminant devant de nombreux outsiders, comme Alejandro Valverde (Esp/Movistar), Andreas Klöden (All/Radioshack) ou encore le quatrième du Tour de France 2010 Jurgen Van den Broeck (Bel/Lotto).
Sur la ligne d'arrivée, Fabian Cancellara n'avait pas de regrets quant à la perte de son maillot jaune: "J'ai donné mon maximum." Il a assuré vouloir rester ambitieux jusqu'à Paris, précisant se réjouir de la journée de repos prévue le 11 juillet. "Une première partie du Tour est finie pour moi", a-t-il tout de même concédé. Le Bernois aura encore un bon coup à jouer lors du contre-la-montre de lundi, qui se déroulera entre Arc-et-Senans et Besançon, sur 41 kilomètres.
Les Sky à l'attaque
Cette dernière étape avant la venue du peloton en territoire jurassien a été remportée par Christopher Froome (GB/Sky), qui s'était jusque-là distingué par une deuxième place au classement final du Tour d'Espagne 2011. Comme prévu, son équipe Sky avait pris le commandement des opérations au pied de l'ascension finale, juste après avoir rattrapé un groupe de sept échappés, partis dès le quinzième kilomètre et parmis lesquels se trouvait le Thurgovien Michael Albasini (Orica-GreenEDGE).
La victoire du Britannique de 27 ans a livré quelques enseignements sur l'état de forme des coureurs. Les deux grands favoris pour le classement général, l'Australien Cadel Evans (BMC), lauréat l'an dernier, et le Britannique Bradley Wiggins (Sky), ont été les seuls à rester dans la roue de Froome jusqu'à la ligne d'arrivée.
La stratégie de Sky d'imprimer un rythme effréné dans la dernière montée a porté ses fruits au-delà des prévisions, puisque plusieurs outsiders se sont rapidement fait distancer. Ainsi, le Russe Denis Menchov (Katsuha) a perdu 48'' sur Wiggins, alors que le Luxembourgois Frank Schleck (RadioShack) et l'Espagnol Samuel Sanchez (Esp/Euskaltel) lui ont concédé près d'une minute et demie.
Un final haletant
Outre Cadel Evans et Bradley Wiggins, seuls l'Italien Vincenzo Nibali (Liquigas), vainqueur du Tour d'Espagne en 2010, et le prometteur estonien Rein Taaramae (Cofidis) ont pu suivre la cadence de Froome.
Dans le dernier kilomètre, Wiggins s'est porté en avant, suivi de près par Evans. Peu après la flamme rouge, au coeur de la montée finale, l'Australien a lancé une attaque à laquelle n'ont pu répondre que son rival, Froome, Nibali et Taaramae. Le Britannique de 27 ans en a alors profité pour mener un contre fulgurant et signer sa première victoire d'étape sur un Tour de France.
Tenant du titre de l'épreuve, Cadel Evans a reconnu qu'il sera ardu de prendre Wiggins en défaut: "Avec une équipe comme la sienne, c'est difficile de l'attaquer", a-t-il avoué. Son rival londonien n'a, de son côté, pas été surpris de la tournure des événement: "Dans la montée, je me suis rendu compte que Froome pouvait gagner. Je lui ai dit de viser la victoire d'étape."
Wiggins s'est également réjoui de son nouveau statut: "Mon premier objectif était de glaner le maillot. Le maillot jaune, ce n'est jamais trop tôt pour le prendre. C'est la première fois pour moi, c'est énorme. J'en rêve depuis que je suis gamin. On ne peut pas jouer avec ça !"
Au classement général, Wiggins devance désormais Evans de 10 secondes et Nibali de 16 secondes. L'étape de dimanche, à nouveau une course de moyenne montagne, mènera le peloton jusqu'à Porrentruy.
Sur 157,5 kilomètres, le parcours alterne montées (sept côtes répertoriées) et descentes. La dernière ascension, le col de la Croix (3,7 km à 9,2 % avec des pointes à 15-17 %), classé en première catégorie, est situé à seulement 16 kilomètres de l'arrivée.