Thomas Voeckler (Europcar) a signé la seconde victoire française sur l'édition 2012 du Tour de France. Pas de changement pour le maillot jaune, toujours détenu par Bradley Wiggins (GB/Sky).
Disputée sur 194,5 km, cette dixième étape entre Mâcon et Bellegarde-sur-Valserine proposait comme principale difficulté l'ascension du Grand Colombier (17,4 km à 6,9 %), premier col classé hors catégorie de ce Tour de France 2012.
La course s'est jouée entre cinq coureurs, qui faisaient initialement partie d'un groupe de 25 échappés partis au kilomètre 35. Passés en tête au sommet du col du grand Colombier, Thomas Voeckler, Michele Scarponi (It), Luis Leon Sanchez (Esp) et Dries Devenyns (Bel) ont été rejoints par le vétéran allemand Jens Voigt (40 ans) à huit kilomètres de l'arrivée.
Après un round d'observation entre les cinq hommes durant lequel plusieurs tentatives d'attaque ont échoué, Voeckler (33 ans) a pris la poudre d'escampette à 800 m de l'arrivée. Parvenant à résister au retour de ses compagnons d'échappée, le natif de Strasbourg a signé la troisième victoire de sa carrière sur la Grande Boucle, offrant à la France son deuxième succès sur le Tour 2012, trois jours après celui à Porrentruy du jeune Thibaut Pinot.
"J'ai souffert de crampes quand j'ai fait le classement du meilleur grimpeur au sommet du Grand Colombier. Mais je me suis dit: 'c'est toujours ça de pris' ", a expliqué le vainqueur du jour.
"Je voulais aussi jouer la victoire d'étape. Dans l'échappée, j'avais l'impression que les autres me regardaient beaucoup. Ca fait un peu prétentieux de le dire mais j'avais l'impression qu'ils étaient ligués. Si le final avait été sur le plat, ça ne pardonnait pas.", a ajouté l'Alsacien, qui a encore affirmé qu'il se battra pour conserver le maillot à pois du meilleur grimpeur, gagné durant l'étape.
En s'imposant dans l'Ain, Voeckler a ajouté une nouvelle ligne à la magnifique histoire qui le lie à la plus grande compétition cycliste de monde. En 2004, il avait revêtu le maillot jaune dix jours de suite avant de récidiver sept ans plus tard, terminant alors quatrième du classement général. Le Français avait en outre remporté la cinquième étape du Tour 2009 à Perpignan et la quinzième de l'édition 2010 à Luchon. Cette année, une douleur au genou avait un temps menacé sa participation.
Pas de danger pour Wiggins
Solidement calé en tête du peloton, Bradley Wiggins a connu une journée tranquille. L'équipe Sky s'est contentée de gérer l'écart avec les échappés (qui a atteint 7'17''), dont le plus dangereux coureur au général était Scarponi (27e à 10'27''). La seule petite inquiétude pour son leader londonien est venue de Vincenzo Nibali (It), quatrième du général à 2'23'', qui a tenté en vain de rejoindre les échappés dans la descente du Grand Colombier.
Dans les derniers mètres de course, Cadel Evans (Aus) a bien essayé de grappiller quelques secondes sur Wiggins, mais le deuxième du général, esseulé par l'absence de ses coéquipiers, a échoué dans sa tentative.
"Dans le Tour, je sais depuis que je suis gamin que le maillot jaune est attaqué. Ce serait triste s'il n'y avait pas d'attaques. C'est aussi ce qui fait la grandeur du Tour", a réagi le Britannique, en précisant n'avoir "pas paniqué" lors de l'offensive de Nibali. "Le lendemain d'une journée de repos, c'est toujours difficile. Mais c'était bien aujourd'hui. L'équipe était super forte", a-t-il ajouté, rendant hommage au travail de ses coéquipiers.
Côté helvétique, Fabian Cancellara n'a pas réussi à suivre le rythme du peloton dans la montée du col du Grand Colombier et a terminé à 27'27'' de Voeckler. Le meilleur Suisse du jour a été Michael Schär, 91e à 19'05, alors que Michael Albasini a fini avec plus d'une demi-heure de retard.
Jeudi, la 11e étape - "la plus dure de ce Tour", selon Wiggins - emmènera le peloton sur 226 km d'Albertville à La Toussuire, avec une arrivée au sommet.