Pour la quatrième fois en autant de jours, cette étape s'est achevée au sprint. Un dénouement qui fait un peu tache pour ce qui devait être LA grande étape de montagne de cette édition 2012. Il faut dire que la longue descente sur Sion après la dernière difficulté (l'ascension de St-Martin) s'est avérée rédhibitoire pour les grimpeurs.
Vainqueur de l'étape et nouveau leader au général, Luis Léon Sanchez a vécu une nouvelle journée idéale sur le Tour de Romandie. "Tout s'est parfaitement déroulé pour nous", souligne l'Espagnol. "Le fait d'avoir un coéquipier dans le groupe de tête m'a favorisé pour laisser la poursuite au team Sky. Nous avons été récompensés pour notre travail et cette deuxième victoire de suite est bonne pour notre confiance. La course a été assez peu commode à cause du vent et le fait qu'il souffle de face dans la dernière montée m'a favorisé. Les autres leaders n'ont pas pu attaquer."
Premier avant le contre-la-montre final, le Murcien est prudent. "Tout va se jouer sur ce chrono et nous avons tout misé là-dessus pour le général. Nous sommes plusieurs dans l'équipe a pouvoir prétendre l'emporter, même si Bradley Wiggins est très fort. Sincèrement, j'aurais préféré que ce dernier chrono soit plus plat, mais je vais tout donner. Je n'ai rien à perdre."Au jeu des bonifications, Sanchez a ravi le maillot jaune de leader à Bradley Wiggins. Le Murcien compte dorénavant neuf secondes d'avance sur le Londonien. «Notre but était de gagner une deuxième étape, pas de jouer le général. Je reconnais toutefois que je me trouve dans une bonne position. Mais c'est le cas pour d'autres coéquipiers (réd: 4 Rabobank dans le top 7 !)», a-t-il noté.
Suspense à Crans-Montana
Comme prévu, tout se jouera donc dimanche lors de l'ultime contre-la-montre de Crans-Montana. Cet exercice devrait favoriser Wiggins. Excellent rouleur et solide grimpeur, l'Anglais devrait faire un malheur pendant ce chrono atypique de 16 km, dont la clef sera la montée de Mollens à Aminona (4 km à 10%). Sur un parcours similaire, le leader des Sky avait été sacré en mars à Paris-Nice grâce à son succès lors du contre-la-montre final en côte au col d'Eze.
Reste que Sanchez ne part pas battu d'avance, lui qui a été trois fois champion d'Espagne du contre-la-montre. «Je n'ai pas encore reconnu ce parcours. On m'a toutefois dit qu'il y avait des montées. Du coup, je ne sais pas si je dois prendre un vélo de contre-la-montre ou un normal», a-t-il commenté. «Même si je préfère le plat, je n'aurai rien à perdre», a-t-il ajouté.
Outre Wiggins et Sanchez, il faudra surveiller l'Australien Michael Rogers (3e du général à 16'') et le Néerlandais Stef Clement (5e à 18''), deux autres spécialistes de l'effort solitaire. Cela devrait être plus compliqué pour Cadel Evans. Pas au mieux cette semaine, le tenant du titre australien n'a pas essayé d'attaquer samedi. Son retard de 30 secondes sera difficile à combler.
Tschopp en vue
Si cette étape «reine» n'a pas tenu ses promesses, le public valaisan a néanmoins pu s'enthousiasmer pour Johann Tschopp. Echappé avec cinq autres coureurs dans le Col des Mosses, le coureur de Miège a longtemps fait la course aux avant-postes. Accompagné du Russe Petr Ignatenko, le grimpeur de BMC est passé en tête à Veysonnaz au bas de la Piste de l'Ours (1'48 d'avance sur le peloton), l'avant-dernière difficulté de la journée. Les deux hommes étaient toutefois repris dans la descente.
L'autre Valaisan de BMC, Steve Morabito, a joué son rôle d'équipier en accompagnant Cadel Evans. Le coureur de Granges reste bien placé au classement général (12e à 23''). De quoi rêver au premier top 10 de sa carrière sur la boucle romande.