Ils étaient des dizaines de milliers à applaudir Jean Le Cam, cinquième du Vendée Globe, hier après-midi le long du chenal des Sables d'Olonne. Parmi eux, une partie attendait pourtant surtout l'arrivée de leur chouchou et héros, Bernard Stamm. Le passage du marin saint-preyard, attendu en milieu de journée, a finalement été retardé à la prochaine marée, à 22h30. En cause, la casse de la fixation entre le vérin de quille et le bateau, due aux conditions de vent musclées rencontrées dans le Golfe de Gascogne. Les supporters qui ont fait le déplacement n'ont pas hésité à attendre le skipper de "Cheminées Poujoulat".
Parmi eux, deux Suisses; venus spécialement de Grandson en voiture pour l'arrivée de cette 7 e édition, Daniel et son fils Philippe. "Je fais de la voile depuis 25 ans dont 20 en mer, lance le premier. L'esprit de cette course nous fait rêver. Le public est très bon enfant." Ce qui leur plaît chez Bernard Stamm, c'est sa détermination: " On le suit depuis le début, depuis qu'il a construit son 60 pieds. On apprécie son état d'esprit d'aventurier. C'est un personnage riche, qui aime le franc-parler."
Une entreprise derrière son marin
Même son de cloche du côté des employés de l'entreprise de cheminées qui le sponsorise. "Nous le suivons depuis le début grâce notamment à un écran géant avec des infographies, explique Nathalie Chaigneau. Cela fait plaisir de le voir enfin arriver au bout, même disqualifié. Il sera content de nous voir." Car la membre de la direction commerciale chez "Cheminées Poujoulat" suit le marin depuis 2003. "Aujourd'hui (ndlr: mercredi) , un bus de salariés devait partir à 9h de Niort (où l'entreprise est basée) , ajoute-t-elle. Son retard l'en a finalement empêché." Cela n'a pas empêché des dizaines d'employés de la société de faire le déplacement d'une heure et demie en fin de journée.
Plusieurs des "Amis de Lesconil" ont également fait le déplacement des Sables d'Olonne (300 km). Le petit village breton a été le QG de Bernard Stamm durant plusieurs années. "On apprécie énormément son sourire et sa manière d'être vrai, de dire les choses" , annonce Nono. "Il nous le rend bien, ajoute Janine. Il vient régulièrement nous voir." Il faut dire que le Saint-Preyard a notamment construit son premier 60 pieds dans le village breton. "Chez nous, tout le monde l'a aidé à construire son embarcation, même financièrement. De mon côté, je préparais à manger, se félicite Janine, qui connaît également très bien les parents Stamm. Ce qui m'a fait très plaisir à Nouvel An, c'était de recevoir un coup de fil de Bernard, qui m'a souhaité ses meilleurs voeux depuis le Pacifique." Il faut dire que la Bretonne est parfois venue accueillir son héros jusqu'au Brésil ou au cap de Bonne Espérance.
La déception de la disqualification
Quant à la course difficile qu'a connue le Vaudois, tous s'accordent à dire qu'il ne méritait pas cette issue (disqualification). "C'est très frustrant de devoir naviguer sur un bateau abîmé quasiment depuis le départ, relèvent les Grandsonnois. Mais en continuant, il va laisser une trace dans l'histoire."
La déception se lit également sur les visages de son fan-club de Lesconil. "C'est dommage car il aurait terminé sur le podium, se persuadent les Bretons. Bernard mériterait même de remporter cette course."