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Ils les enchaînent

A Chêne, jouant le pourcentage au fil des péripéties, Nyon a dévoilé son caractère.

14 nov. 2014, 00:01
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"C'est combien? C'est deux points! C'est mercredi soir..." Srdjan Zivkovic prend le tableau des scores et ce succès 51-63 à témoins. L'humour serbe. Le BBC Nyon a gagné, il n'y a pas à épiloguer. "On ne se rappellera que de la victoire. Parfois, il faut savoir oublier la manière", ajoutera Julie Le Bris, en fronçant les sourcils, heureuse de boucler ce mercredi de cheni sans dégâts.

Les succès, le club du Rocher les enchaîne. Comme les péripéties. La rencontre à Chêne a viré au burlesque. Le bout du lac n'est pas le bout du monde mais le rejoindre relève de l'expédition. Une aventure. L'impitoyable loi de la transhumance pendulaire, accentuée par un accident. Résultat: douze kilomètres de bouchon entre Coppet et le tunnel de Vernier. Prendre l'autoroute de contournement ou passer par Genève, la ville, le pont du Mont-Blanc, c'est choisir entre la corde et la guillotine.

 

"On a mis 3h30 pour faire Lausanne-Genève..."

 

Les Nyonnais opteront pour la première solution, la moins pire. Le petit groupe parti du Rocher à 17h45 arrivera à Sous-Moulin à 19h45. Tandis que Julie Le Bris et Srdjan Zivkovic, partis de Lausanne à 16h45 rejoindront la salle en plus de temps qu'il ne faut pour voyager de Genève à Paris en TGV. "C'est dramatique! On a mis plus de 3h30 pour faire Lausanne-Genève, avec Srdjan au volant." La patience de Julie Le Bris et de ses joueurs a été mise à rude épreuve. La guerre des nerfs. Dans la voiture, certains ont sorti les portables, d'autres ont sorti des conneries, d'autres ont dormi.

"C'est combien? C'est deux points! C'est mercredi soir..."

Arrivé dans le premier groupe, William Van Rooij a alors filé au vestiaire. Pour en ressortir illico presto. Sans maillot. " J'ai oublié mon équipement ", dira-t-il, avec un sourire d'excuse. On bascule dans une autre dimension, de la science-fiction. Un scénario improbable digne de rendre insomniaque un café serré.

A croire que Nyon va droit dans le mur. "Willi The Wall" fait ainsi l'échauffement en training. Arrivent, à 20h20, la coach et les deux derniers joueurs. Loan Morand se sacrifiera, donnera son maillot. "C'était soit l'un de nous se désigne, soit on tire au sort", rétorque-t-il. "Impensable de jouer sans William, Loan - par son geste - a prouvé qu'il faisait un sport d'équipe", applaudit Julie Le Bris.

A moins de 5' du coup d'envoi, William Van Rooij a donc enfilé le numéro 13 de Loan Morand, lequel a donné son short à Jules Stadler, qui avait lui-même prêté le sien - plus grand - à William Van Rooij. Vous suivez?

 

Rock'n'roll et dingos

 

Difficile d'imaginer préparation plus aléatoire. L'incertitude du sport réserve décidément de sacrées surprises. Le début de la partie s'inscrit dans la lignée d'une pure soirée de dingos: 18-0 pour le BBC Nyon après 6', moment choisi par Chêne pour marquer son premier panier. La suite fut rock'n'roll. Les Genevois sont revenus, les Vaudois ont tenu. William Van Rooij a alors pu, accolade à l'appui, remercier son sauveur. Le sacrifice de Loan Morand ne fut pas vain, "Willi The Wall" marquant 18 points.

Nyon se rendra donc samedi à Aarau (17h au Telli) dans la position d'un leader. Une place partagée, même s'il pointe 3e au "goal-average", avec Lausanne et Vevey. "On est sur une bonne dynamique, malgré tout", renchérit Julie Le Bris, en prévision de samedi. La Bretonne était déjà contente de clôturer une journée pas banale. Il y a des soirs comme ça.

"C'est combien? C'est deux points! C'est mercredi soir..."

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