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Dopage: la Russie exclue des JO 2020 et 2022?

Selon Iouri Ganous, chef de Rusada, les sportifs russes ne pourront pas participer aux JO 2020 et 2022 sous les couleurs de leur drapeau, en raison de manipulation de données transmises à l’Agence mondiale antidopage.

23 oct. 2019, 09:51
Iouri Ganous dénonce le rôle des autorités dans la manipulation d'une base de données antidopage.

Le chef de l’antidopage russe s’attend à ce que la Russie soit privée de compétitions olympiques en 2020 et 2022. Iouri Ganous dénonce le rôle des autorités dans la falsification de données transmises à l’Agence mondiale antidopage (AMA).

«L’équipe olympique de la Fédération de Russie sera privée d’une participation pleine et entière aux JO de Tokyo, et je pense que ce sera le cas aussi en Chine. Les sportifs ne participeront pas sous leur drapeau et à part entière à Tokyo. C’est ce que je pense», dit dans un entretien exclusif à l’AFP le chef de Rusada Iouri Ganous.

Le chef de Rusada Iouri Ganous dénonce le rôle des autorités dans la manipulation d’une base de données antidopage. Keystone archives

 

La Russie a déjà été bannie de plusieurs compétitions internationales ces dernières années en raison d’un scandale de dopage institutionnel. Dès lors, au mieux, une participation limitée «de certains de nos athlètes sur invitation» est possible, comme lors des Jeux 2018 à Pyeongchang, juge le responsable.

Selon lui, comme en Corée du Sud, le drapeau russe ne sera pas hissé aux JO d’été 2020 au Japon et d’hiver 2022 à Pékin. Autres sanctions attendues: des restrictions dans l’organisation en Russie de compétitions internationales, l’exclusion de ressortissants russes des fédérations internationales et des amendes.

 

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Installé dans son bureau à Moscou décoré d’affiches de promotion du sport propre et de mots de soutien de ses homologues étrangers, Iouri Ganous affirme que Rusada est étrangère à l’affaire, car elle n’avait pas accès à la base de données incriminée. Pour lui, ce sont des responsables haut placés qui ont commis le forfait car les données étaient «sous le contrôle du Comité d’enquête» russe.

Cette puissante institution judiciaire mène les investigations criminelles contre des responsables de l’ancien laboratoire impliqués dans le dopage institutionnel. La Russie boit donc triplement le «calice»: l’avenir du sport est hypothéqué, «l’enquête criminelle est ruinée» et «l’autorité de l’Etat» est discréditée car le retour de la Russie aux compétitions internationales était érigé en priorité.

C’est un coup porté à la génération actuelle de sportifs et aux générations à venir, une tragédie.
Iouri Ganous, chef de l’antidopage russe

Soutien de Poutine?

Pour Iouri Ganous, qui devait sortir son pays de l’ornière lorsqu’il a pris la tête de Rusada en 2017, la Russie est à la croisée des chemins. «C’est un coup porté à la génération actuelle de sportifs et aux générations à venir», «une tragédie». C’est pour cela, dit-il, qu’il multiplie les attaques contre les autorités sportives et accuse les médias russes de chercher à le discréditer ou d’inventer une conspiration occidentale.

«Toutes mes déclarations visent à ce que les bonnes décisions soient prises, la Russie ne peut plus continuer avec ces vieilles méthodes. Il faut se débarrasser de l’idée que l’Occident cherche à faire pression (…) . La Russie doit mettre de l’ordre dans sa propre maison», martèle-t-il.

Il faut de «nouveaux dirigeants des organisations sportives», estime M. Ganous, «y compris» un nouveau ministre des Sports. Dans ce combat, «j’attends un soutien du président» Vladimir Poutine.

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