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Des supporteurs de foot sur le banc des accusés pour tentative de coup d'Etat

Le procès de 35 membres d'un groupe de supporteurs d'un club de foot d'Istanbul s'est ouvert mardi dans la capitale turque. Ils sont accusés d'avoir voulu renverser le gouvernement lors de la fronde de juin 2013 à Istanbul.

16 déc. 2014, 12:18
Après une violente intervention des forces de l'ordre, la mobilisation s'est muée en une vague de contestation politique sans précédent contre la dérive jugée autoritaire et islamiste du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Le procès inédit de 35 membres d'un groupe de supporteurs d'un club de football d'Istanbul s'est ouvert mardi devant une Cour criminelle de la métropole turque. Ils sont accusés officiellement d'avoir voulu renverser le gouvernement islamo-conservateur lors de la fronde de juin 2013 à Istanbul.

L'acte d'accusation élaboré contre les supporteurs de l'équipe de Besiktas (1re division turque), appelés "Carsi", les soupçonne d'avoir constitué une "bande criminelle" pour "tentative de coup d'Etat" et réclame contre eux la prison à vie.

Les prévenus, qui comparaissent libres ont tenté de "répandre une image (des événements) similaire à celle des printemps arabes en fournissant à la presse étrangère des photos d'affrontements aux fins de renverser par des moyens illégaux le gouvernement légal de la Turquie", selon l'accusation.

De nombreux supporteurs sont arrivés aux abords du palais de justice pour soutenir les prévenus, encadrés par la police. "C'est la première fois dans le monde que des supporteurs de football sont accusés de coup d'Etat, c'est inouï", s'est indigné l'un de leur avocats, Efkan Bolaç, sur la chaîne CNN-Türk.

"Nous ne pensons pas qu'il s'agisse d'une procédure qui doit être prise au sérieux (...) Le pouvoir a tendance à considérer comme putschiste tout ses opposants", a-t-il affirmé. La révolte de 2013 avait débuté à la fin mai par la mobilisation de militants écologistes opposés à la destruction d'un petit jardin public, Gezi, sur la place Taksim d'Istanbul.

Après une violente intervention des forces de l'ordre, la mobilisation s'est muée en une vague de contestation politique sans précédent contre la dérive jugée autoritaire et islamiste du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, aujourd'hui président. Lors de manifestations sévèrement réprimées par la police, huit personnes au moins ont été tuées et plus de 8000 autres blessées.

L'organisation de défense de droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un communiqué une "parodie ridicule", exhortant la Cour à "immédiatement acquitter" les suspects. Avec de nombreux groupes issus de la société civile turque, le club des supporteurs de Besiktas a été en pointe de la contestation.

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