Votre publicité ici avec IMPACT_medias

FIFAgate: incertitude et confusion quant au sort du président Blatter

Le destin incertain de Joseph Blatter et Michel Platini est entre les mains de la commission d'éthique qui siège jusqu'à vendredi à Zurich. De nombreuses informations contradictoires, provenant de multiples sources, faisaient état mercredi soir d'une suspension de 90 jours concernant le Valaisan, il n'en est rien, selon les avocats de ce dernier.

08 oct. 2015, 06:51
Un proche de Blatter, qui était à ses côtés mercredi en fin d'après-midi, a démenti qu'une telle recommandation ait été portée à sa connaissance.

L'incertitude et la confusion règnent quant à une éventuelle suspension du président de la FIFA Joseph Blatter, alors que la commission d'éthique siège jusqu'à vendredi à Zurich pour statuer sur son sort, ainsi que sur celui de Michel Platini.

Sepp Blatter (79 ans) n'a reçu aucune information de la commission d'éthique de la FIFA sur une éventuelle décision prise à son sujet. Les avocats du président de la Fédération internationale de football (FIFA) ont brièvement réagi mercredi soir aux informations diffusées par les médias. "Nous souhaiterions que la commission d'éthique entende Joseph Blatter et ses défenseurs et analyse minutieusement les preuves disponibles, avant de recommander des mesures disciplinaires" à l'encontre du Valaisan, ont écrit en soirée les avocats du Valaisan, le Suisse Lorenz Erni et l'Américain Richard Cullen.

De nombreuses informations contradictoires, provenant de multiples sources, ont été publiées dès la fin d'après-midi au sujet d'une prétendue suspension de 90 jours requise contre le président suisse de la FIFA lors de la réunion de la commission d'éthique à Zurich.

Le destin de Joseph Blatter et Michel Platini est donc entre les mains de cette commission. Dans le pire scénario, cela pourrait déboucher sur un carton rouge final pour le Suisse, patron du football mondial depuis 17 ans, et l'inéligibilité pour le Français, grand favori à sa succession.

Selon un ancien proche du président sortant, Klaus Stoehlker, cité par plusieurs médias britanniques, la chambre d'instruction de la commission d'éthique a recommandé à la chambre de jugement que Sepp Blatter soit suspendu 90 jours. Interrogées par l'AFP, les deux chambres ont cependant refusé tout commentaire, tout comme la FIFA.

Un proche de Blatter, qui était à ses côtés en fin d'après-midi, a démenti qu'une telle recommandation ait été portée à sa connaissance: "J'étais avec le président Blatter il y a 30 minutes, et aucune information de ce genre ne nous a été communiquée", a insisté ce proche, sous le sceau de l'anonymat.

L'imminence de la réunion de la commission était un secret de Polichinelle, mais la FIFA était restée muette jusque-là. Les circonstances de cette officialisation sont rocambolesques: elle a fuité dans un communiqué du Sénégalais Abdoulaye Diop, membre de la commission, publié lundi à Dakar mais passé complètement inaperçu jusqu'à mercredi. La nouvelle est pourtant d'importance. Véritable tribunal de la FIFA, la commission d'éthique, qui examine aussi le cas d'un autre candidat à la présidence, le Sud-Coréen Chung Mong-joon, pourrait en théorie décider de suspendre les trois hommes.

Procédure pénale

Un coup de tonnerre qui plongerait l'institution dans le chaos en bouleversant la donne pour l'élection de son prochain président, le 26 février, avec la mise hors jeu du sortant Blatter et des deux principaux prétendants à sa succession. La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 26 octobre.

Joseph Blatter fait l'objet d'une procédure pénale suisse, notamment pour un versement en 2011 de deux millions de francs suisses à Michel Platini, président de l'UEFA. Déjà entendu par la justice dans le cadre de ce dossier, l'ancien capitaine de l'équipe de France ne l'a toujours pas été par la commission d'éthique et n'a même pas reçu de convocation, selon son entourage, contacté par l'AFP.

Le président Blatter est également accusé par la justice d'avoir "signé un contrat défavorable" à la FIFA avec l'Union caribéenne de football. Il aurait vendu très en-dessous des prix du marché les droits de diffusion TV des Coupes du monde 2010 et 2014. Quant à Chung, on lui reproche d'avoir voulu favoriser la Corée du Sud dans l'attribution du Mondial 2022, finalement octroyé au Qatar. De son propre aveu, il est sous la menace d'une suspension de 19 ans.

Enjeu énorme

Les décisions qui seront prises par la commission d'éthique, peut-être dès vendredi, revêtent donc un énorme enjeu. Une décision de suspension serait certes susceptible d'appel devant la commission des recours de la FIFA, puis devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne, mais sans effet suspensif. Une suspension, même de 90 jours, ou une interdiction d'activité liée au football, empêcherait donc Platini et Chung de se présenter à l'élection du 26 février.

Ce qui ne laisserait plus sur le terrain que des postulants de second ordre. Pour l'heure, le prince jordanien Ali bin Al Hussein, l'ancienne star du football brésilien Zico et le président de la Fédération du Liberia, Mussa Bility, ont fait acte de candidature, sans forcément avoir les parrainages nécessaires.

Un outsider pourrait également se lancer dans la course: le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien compagnon de cellule de Nelson Mandela, nommé récemment à la tête du Comité de surveillance de la FIFA pour Israël et la Palestine.

No comment

Sollicitée par l'AFP, la commission d'éthique s'est à nouveau refusée à tout commentaire: "Nous sommes strictement limités dans nos possibilités de communiquer par l'article 36 du Code d'éthique", a dit son porte-parole.

Président de la FIFA depuis 1998, "Sepp" Blatter, 79 ans dont 40 ans à la FIFA, avait remis son mandat à disposition le 2 juin, quatre jours après sa réélection, en raison du scandale de corruption qui venait d'éclabousser l'instance du football mondial. "J'arrêterai le 26 février. Après, ce sera terminé. Mais pas un jour plus tôt", a-t-il martelé dans une interview au magazine allemand Bunte, rejetant une nouvelle fois l'idée d'un départ prématuré.

Le 29 septembre, dans un entretien à l'AFP, Platini avait de son côté affirmé avoir "personnellement pris l'initiative de contacter la commission d'éthique" pour s'expliquer. "Je ne crains aucune suspension, car je n'ai rien à me reprocher".

Chung va plus loin en jugeant que les dés sont pipés. Selon lui, la commission d'éthique, "tueur à gages de M. Blatter", est téléguidée par ce dernier pour torpiller sa candidature. "Je prévois de poursuivre M. Blatter pour détournement", a insisté le milliardaire sud-coréen à Londres, lors d'une convention de dirigeants sportifs.

La FIFA est actuellement l'objet de deux enquêtes judiciaires, aux Etats-Unis et en Suisse. L'une contre la supposée corruption au coeur de la FIFA, l'autre autour de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias