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Fifagate: Sepp Blatter règle ses comptes

Sepp Blatter est choqué par les accusations de la justice américaine, "haine" venue de l'UEFA présidée par Michel Platini. Le Haut-Valaisan règle ses comptes dans une interview à la RTS.

30 mai 2015, 11:02
Joseph "Sepp" Blatter s'explique dans une interview de la RTS.

Celui qui est entré à la FIFA il y a 40 ans ne digère pas le coup de filet effectué dans un hôtel de luxe de Zurich, qui a conduit à l'arrestation de sept responsables de la FIFA, à deux jours du Congrès électif de son instance. "Il y a des signes qui ne trompent pas: les Américains étaient candidats à la Coupe du monde de 2022 et ils ont perdu (...) Si les Américains ont à faire avec des délits d'argent ou de droit commun qui concernent des citoyens nord ou sud-américains, qu'ils les arrêtent là-bas, mais pas à Zurich alors qu'il y a un Congrès."

Et de lancer: "N'oublions pas qu'ils (les Etats-Unis) sont le sponsor numéro un du Royaume hachémite, donc de mon adversaire (candidat battu, le prince jordanien Ali bin Al Hussein, NDLR), cette affaire ne sent pas bon".

En tout cas, la justice américaine n'entend pas s'arrêter là. "Je suis plutôt confiant dans le fait qu'il va y avoir une nouvelle vague d'inculpations", a confié au New York Times le patron de la cellule enquêtes criminelles du fisc américain, l'IRS, Richard Weber, selon qui "il y a d'autres personnes et d'autres sociétés impliquées dans des actes criminels." Enfin, Blatter fustige aussi l'attitude des médias anglais, avec des titres hostiles à son égard ("Tu as tué le football", par exemple), alors que "les Anglais étaient candidats à la Coupe du monde 2018 et (qu')ils ont perdu".

"On ne m'enlèvera pas de l'idée que (ce n'est pas) une simple coïncidence cette attaque des Américains et la réaction de l'UEFA et de M. Platini", tonne le président réélu de la FIFA. M. Blatter dénonce ainsi une "haine, venue non pas seulement d'une personne à l'UEFA, mais d'une organisation, l'UEFA, qui n'a pas compris qu'en (1998) [il est] devenu président".

Interrogé sur Michel Platini, président de l'UEFA qui lui avait demandé en personne de démissionner jeudi, le patron du football mondial répond: "je pardonne à tout le monde, mais je n'oublie pas". Concernant les relations futures avec l'UEFA, Sepp Blatter tempère toutefois: "Il faudra continuer avec Platini et l'UEFA. Nous ne pouvons pas vivre sans l'UEFA et l'UEFA ne peut pas vivre sans nous".

L'ambiance risque d'être un peu fraîche au sein du comité exécutif, gouvernement du foot mondial, où se trouvent Blatter et Platini, qui se réunit samedi matin au siège de la FIFA pour répartir les places par Confédérations (peu ou prou les continents) pour les Mondiaux 2018 en Russie et 2022 au Qatar.

Quand le journaliste souligne que, dans des grandes multinationales, le PDG démissionne lorsque des membres du conseil d'administration sont arrêtés dans une affaire de corruption, Blatter réplique: "Pourquoi je démissionnerais? C'est accepter, c'est dire: je suis fautif de tout ce qui arrive". "Moi, je lutte depuis 2011 (date de sa précédente réélection, NDLR) avec nos différentes commissions (au sein de la FIFA) contre toute corruption", assure Sepp Blatter. "Si vous regardez la composition du comité exécutif de la FIFA en décembre 2010 et celle d'aujourd'hui, la moitié n'est plus là".

Le 2 décembre 2010, le comité exécutif de la FIFA avait attribué les Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Depuis les accusations de corruption, complétées désormais par des actions judiciaires américaine et suisse, n'en finissent pas.

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