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Football – les grandes soirées des clubs suisses: en 1977, Zurich se brise sur Liverpool

Trois fois par semaine et jusqu’à fin mai, on vous propose de revivre un match de légende d’un club de football suisse en Coupe d’Europe. Ce lundi, on replonge en 1977, lors de la demi-finale de l'ancêtre de la Ligue des champions entre le FC Zurich et Liverpool.

27 avr. 2020, 15:30
Le Letzigrund était plein lors de la rencontre contre Liverpool. (Archives)

Avril 1977: le FC Zurich défie Liverpool en demi-finale de la Coupe d’Europe des clubs champions, l’ancêtre de l’actuelle Ligue des champions. Face aux Reds, futurs vainqueurs de l’épreuve, la barre s’avère infranchissable pour Köbi Kuhn et ses coéquipiers.

Le FC Zurich se retrouvait pour la deuxième fois de son histoire dans le dernier carré de la compétition européenne majeure, après 1964. A l’époque, le club du Letzigrund avait été balayé par le Real Madrid, vainqueur 8-1 au total des deux matches. Les Espagnols avaient toutefois échoué ensuite en finale, battus 3-1 à Vienne par l’Inter Milan du stratège controversé Helenio Herrera.

 

 

En 1976/1977, le FCZ du capitaine Kuhn a réussi une belle campagne sur la scène internationale dans une compétition alors réservée aux seuls champions nationaux. Les protégés de l’entraîneur alllemand Timo Konietzka ont tout d’abord sorti les Glasgow Rangers en 16es de finale, puis les Finlandais du TPS Turku au tour suivant.

Buteurs

En quarts de finale les 2 et 16 mars, l’adversaire était le Dynamo Dresde. A l’aller à domicile, Zurich l’emportait 2-1 grâce à des réussites de Cucinotta et Risi. Au retour derrière le rideau de fer, dans des conditions toujours difficiles pour les visiteurs occidentaux, le FCZ arrachait son billet pour les demi-finales malgré une défaite 3-2, grâce aux buts inscrits à l’extérieur. Une fois encore, Cucinotta et Risi avaient fait mouche.

Prochain obstacle, Liverpool! En avril 1977, les Reds n’avaient encore jamais remporté la Coupe aux grandes oreilles. Leur palmarès européen venait de s’ouvrir, avec des succès en Coupe de l’UEFA 1973 et 1976. Champions d’Angleterre en titre, ils étaient encore en tête de leur championnat au moment de venir défier le FCZ. Et surtout, l’équipe dirigée par Bob Paisley était consciente d’avoir fait le plus difficile en sortant Saint-Etienne au tour précédent (0-1/3-1).

 

La joie des joueurs de Liverpool après le but égalisateur de Phil Neal. (Keystone / Archives)

 

Comme souvent à cette époque, les Anglais nourrissaient un certain complexe de supériorité face à des adversaires qu’ils connaissaient peu. Et ce ne sont pas les champions de Suisse qui allaient les inquiéter.

Tirage fantastique

Phil Thompson, défenseur des Reds, raconte dans son autobiographie. «Nous jouions contre le FC Zurich, ce qui était un tirage fantastique. Il n’y a eu aucun problème. On a gagné 3-1 là-bas. On ne peut jamais rien garantir en football, mais tout le monde était persuadé que nous avions notre billet pour la finale. Les Suisses n’étaient pas un adversaire parmi les plus forts», expliquait le futur capitaine du club, blessé au moment de la double confrontation face au FCZ.

Tout le monde était persuadé que nous avions notre billet pour la finale.
Phil Thompson, défenseur de Liverpool

Devant 30’500 spectateurs dans un Letzigrund plein comme un oeuf, l’espoir a cependant duré quelques minutes pour les Zurichois. Peter Risi ouvrait le score dès la 6e sur un penalty dicté pour une faute supposée de Tommy Smith sur Fredy Scheiwiler. Ce dernier avouerait après la partie avoir plongé.

Malgré cette entame idéale, l’euphorie allait vite retomber. Au quart d’heure, sur un coup franc de la gauche, Ray Kennedy trouvait le latéral droit Phil Neal, lequel égalisait au milieu d’une défense figée. Ceci provoquait un nouvel accès de colère du gardien Karl Grob, coutumier du fait.

Le poison Heighway

La partie basculait pour de bon à la 48e. L’Irlandais Steve Heighway mystifiait trois défenseurs adverses pour donner l’avantage aux Anglais après une superbe action individuelle. Intenable, Heighway obtenait ensuite un penalty (faute de Heer) que Neal convertissait à la 67e. Tout était dit.

Au retour, dans le chaudron d’Anfield Road, personne n’aurait parié la moindre pinte de bière sur les chances du FCZ. De fait, malgré une belle résistance, les visiteurs s’inclinaient 3-0, sur des buts de Jimmy Case (33e/77e) et Kevin Keegan (80e).

 

 

Un Keegan qui disputait sa dernière saison avec Liverpool, avant de partir en été au SV Hambourg. L’attaquant anglais était courtisé par les plus grands clubs européens. Il raconte d’ailleurs dans sa biographie avoir rencontré en marge du match à Zurich l’Allemand Günther Netzer, qui évoluait alors aux Grasshoppers. Ce dernier avait en vain incité Keegan à signer pour le Real Madrid, où le milieu allemand avait passé quelques saisons.

Eliminé aux portes de la finale européenne, le FC Zurich allait dans la foulée perdre son titre national. Bâle s’en emparait en battant Servette 2-1 en match de barrage au Wankdorf de Berne, alors que le FCZ finissait troisième.

Nous avons sacrifié cette finale au profit de la Coupe d’Europe.
Kevin Keegan, ancienne star de Liverpool

Liverpool, pour sa part, ponctuait sa saison en remportant la Coupe des clubs champions à Rome, dominant Borussia Mönchengladbach 3-1. Les Reds conservaient aussi leur titre de champion, mais ils manquaient le triplé en s’inclinant 2-1 à Wembley en finale de la FA Cup contre Manchester United. «Nous avons sacrifié cette finale au profit de la Coupe d’Europe», écrit Keegan dans sa biographie. Le rendez-vous de Wembley avait lieu quatre jours avant la finale de Rome, mais rien ne dit que les affirmations de l’ancien double Ballon d’or (1978/1979) sont exactes…

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