Bonne nouvelle pour Geslon Fernandes, il partira titulaire avec l'équipe de Suisse mardi contre le Luxembourg, dans son meilleur rôle, celui de récupérateur à mi-terrain, et face à son cousin éloigné Clayton de Souza Moreira, défenseur international du Grand Duché dont il n'avait appris l'existence qu'il y a deux ans. Déjà présent en septembre 2008 et le fameux naufrage du Letzigrund, le Valaisan évoque «un souvenir douloureux, un coup de massue». Selon lui, l'ASF a visé juste en programmant cette rencontre amicale.
Pour Fernandes, «la Suisse est attendue et elle a toujours connu des problèmes, ces dernières années, quand cela était le cas. Cette partie permettra d'évaluer notre niveau de professionnalisme et notre implication.» Le joueur de Leicester pense que la sélection est de mieux en mieux armée pour relever ce genre de défis. «Avant, nous étions une équipe de contres. Aujourd'hui, nous possédons des individualités dotées de qualités techniques qui doivent nous permettre de faire le jeu et la différence.»
Mettre l'ego de côté
Ces jeunes talents nouvellement arrivés s'imposent vite en équipe de Suisse, tandis que Fernandes, international depuis le 22 août 2007, a souvent été barré par les Inler, Dzemaili, Schwegler, Huggel et autre Behrami, ou alors est utilisé par Ottmar Hitzfeld à des positions contre-nature (latéral, demi de couloir, etc.). En ressent-il une certaine jalousie ?
«Pas du tout ! Je vis tout cela très bien et j'en ai déjà parlé avec le coach. Seule compte la réussite de l'équipe de Suisse. La clé est de mettre l'ego de côté et de donner son maximum.» Une attitude qui plaît, bien évidemment, à Hitzfeld. «Gelson est toujours là, à se battre. Il n'est pas là uniquement pour mettre l'ambiance dans l'équipe, il apporte aussi des performances.»
Dans une impasse
«Je n'aurais pas dû !» Gelson Fernandes regrette d'avoir suivi Sven-Göran Eriksson à Leicester City, en 2e division anglaise. Le Suédois parti, le Valaisan se retrouve depuis relégué en tribunes.
«Quand Eriksson m'a appelé, je me suis souvenu qu'il m'avait donné ma chance à 20 ans à Manchester City. Ce n'était pas une question de jeu mais de feeling. Je suis un émotionnel. J'avais une dette et maintenant nous sommes quittes.» Titulaire dans l'entre-jeu de Leicester, Fernandes ne se doutait pas de la suite des événements. «D'un coup, Eriksson est parti et il se passe désormais beaucoup de choses bizarres dans le club.»
Parcours mouvementé
Globe-trotter non par choix mais par la force des choses, le Valaisan ne cache pas qu'il voudrait maintenant «se poser». Après Sion, il a passé deux saisons à Manchester City avant d'aller voir ailleurs, quittant un club qui commençait à devenir trop grand pour un jeune suisse. A St-Etienne, ce sont les difficultés économiques de l'ASSE qui le pousse, après une saison, vers le Chievo sous la forme d'un prêt.
La formation de Vérone ne peut pas activer son option d'achat (prix trop élevé) et Fernandes revient à St-Etienne avant de filer vers Leicester, toujours sous la forme d'un prêt. Il n'a désormais qu'une seule envie, se trouver rapidement une nouvelle équipe et y rester un bon bout de temps. L'Udinese serait très intéressée. Le Valaisan ne fera pas de commentaires à ce propos. Son contrat avec l'ASSE se terminera en juin 2013.