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"Il n'existe pas de baguette magique"

Roy Hodgson, ancien sélectionneur de la Nati aujourd'hui à la tête de l'Angleterre, était de passage jeudi à Nyon, chez Hublot.

30 août 2013, 00:01
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A 66 ans, Roy Hodgson vit sa trente-septième saison en tant qu'entraîneur. L'Anglais, qui a connu les bancs de touche d'une quinzaine de clubs (dont ceux de Xamax et GC) et de quatre sélections nationales, dit se souvenir de " tous les matches " auxquels il a participé. Et en particulier de ceux de l'équipe de Suisse, qu'il a emmenée à la Coupe du monde 94 puis à l'Euro 96. " Ce sont des moments que je n'oublierai jamais ", a-t-il raconté jeudi lors de son passage à Nyon, chez Hublot, où il a également évoqué son poste actuel à la tête de l'Angleterre ainsi que l'évolution du métier d'entraîneur.

Roy Hodgson, la Suisse est un pays qui fait partie de votre carrière. En êtes-vous marqué?

Oui, ce pays représente de très bonnes années de ma vie, aussi bien d'un point de vue sportif que privé. Après mes deux ans à Neuchâtel Xamax ( ndlr, 1990-1992 ), la période avec la Nati ( ndlr, 1992-1995 ) a vraiment été spéciale; j'ai vécu des moments inoubliables en compagnie de joueurs qui sont encore aujourd'hui mes amis. Lorsque plusieurs personnes réussissent quelque chose de grand ensemble ( ndlr, des qualifications pour la Coupe du monde 94, où la Suisse sera huitième de finaliste, et l'Euro 96 alors que la Nati n'avait plus connu de compétition majeure depuis 1966 ), un lien les unit. Et celui-ci est toujours vivant.

Avec la Nati, vous avez forcément des souvenirs précis, des matches références...

Je me souviens de toutes les rencontres. Celle d'ouverture de la Coupe du monde 94 face aux Etats-Unis m'a marqué car c'est à ce moment-là que nous avions réalisé que nous étions à l'endroit où nous voulions être depuis des années. Après, il y a eu des matches spectaculaires comme face à la Roumanie ( ndlr, victoire 4-1 au premier tour de la Coupe du monde 94 ). Mais la référence, en termes de maîtrise tactique et de débauche d'énergie, a été notre victoire sur l'Italie en qualification pour ce Mondial ( ndlr, 1-0, le 1 er mai 1993 à Berne ).

Les moments passés à la tête de l'équipe de Suisse sont-ils votre plus grande réussite?

J'ai eu beaucoup de chance durant ma carrière car j'ai connu de la réussite à plusieurs endroits. Ce ne serait pas correct de faire des comparaisons. Mais c'est vrai que la Suisse sera toujours quelque chose de spécial pour moi car, après elle, a commencé une autre carrière pour moi.

Qui vous a emmené à l'Inter de Milan, Blackburn, Fulham et Liverpool, notamment, jusqu'à la sélection anglaise. Une sorte d'apothéose?

On peut dire ça, oui. Entraîner l'équipe nationale de son propre pays signifie beaucoup. Surtout en Angleterre, où il y a beaucoup de pression ( ndlr, la sélection n'a plus gagné de trophée majeur depuis 1966 ). Lorsque l'on accepte ce poste, on doit être conscient de ce qui va avec; que ce sera difficile d'offrir à la population ce qu'elle demande ( ndlr, un titre ).

Et les médias ne sont pas tendres...

Quand on travaille pour une équipe importante, il faut accepter de faire partie de la vie de la presse. C'est le métier des journalistes de trouver des histoires ou des rumeurs; c'est comme ça. Mais je suis bien protégé par la fédération anglaise.

En tant que joueur, vous avez évolué dans des divisions inférieures. Comment avez-vous appris à devenir un grand entraîneur?

Lorsque j'ai obtenu mon diplôme en 1971, j'avais un groupe d'amis passionnés comme moi, qui voulaient également faire carrière. Ils m'ont beaucoup aidé. Ensuite, on apprend en travaillant. J'ai eu la chance de débuter en Suède à un moment où le football n'était pas encore professionnel. A l'époque, il y avait davantage de sympathie pour la tâche de l'entraîneur. Il était très rare de voir quelqu'un ne pas aller au bout de son contrat. J'ai pu travailler sur la longueur.

Le football a bien changé...

Oui. Aujourd'hui, un contrat n'offre plus aucune garantie; il y a moins de sécurité. Quand vous êtes engagé à la place d'un entraîneur qui a été viré en raison de mauvais résultats, on attend immédiatement des victoires. Sinon on dira que vous n'êtes pas meilleur que le précédent. Avec les mêmes joueurs, ce n'est pas possible. Il faut du temps pour trouver un groupe qui vous convient et avec lequel vous pouvez faire des résultats. On nous demande d'être des magiciens, en fait. Mais nous savons qu'il n'existe pas de baguette magique. Ce sont uniquement le travail et les compétences qui font réussir.

Après une carrière de joueur et 37 ans en tant qu'entraîneur, n'en avez-vous pas assez du football?

Une vie normale, pour moi, a toujours été avec le football. Je crois qu'il n'y a eu que deux ou trois mois où je n'y ai pas été engagé. Par contre, ma femme attend impatiemment la fin ( rires ).

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