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" Je vais vous raconter une anecdote, glisse Viviane Freymond, alors qu'elle nous reçoit dans son bureau de la crèche de La Boironette, à Nyon. Un jour, j'ai débarqué à une séance de la Confrérie du Stade Nyonnais. Christian Perret (ndlr: le président du club de soutien à l'époque) m'avait interpellé: "Viviane, qu'est ce que tu fais là?" Etonné de voir une femme parmi l'assemblée, celui-ci avait marqué un long silence avant de débuter son discours. Il l'a corrigé, puis s'est lancé: "Messieurs, et Madame, bienvenue..."
C'est ainsi que la nouvelle présidente du Stade Nyonnais a fait ses débuts au sein du club de Colovray. Quelques années plus tard, la voici à sa tête. Avec ses propres idées et ambitions.
"Quelques points noirs"
Née un 24 juillet 1956 à Yverdon, Viviane Freymond n'est pas une pure Nyonnaise. Non, dans son sang coulent ses origines nord-vaudoises, elle qui y a vécu jusqu'à l'âge de 37 ans. Actuellement directrice d'une institution de la petite enfance à Nyon, cette sportive depuis toujours - championne romande d'athlétisme - a débuté sa carrière professionnelle en tant qu'infirmière. Bercée dans le football, avec un père qui l'emmenait au stade, à Yverdon, alors qu'elle était " encore assise dans une poussette ", la nouvelle boss des "jaune et noir" n'occupe pas son poste actuel par hasard. Quoi que... " Il y a une année, j'aurais refusé cette place de présidente, avoue-t-elle. Il aurait fallu dire "nous", avec des gens pour m'entourer. Ce n'était pas le cas."
Car Viviane Freymond a beau être une " passionnée" , elle compte cependant " quelques points noirs" en matière de direction d'un club de football. Aujourd'hui entourée d'un comité "en accord avec ma philosophie" , elle possède un staff sur lequel elle peut réellement s'appuyer. Directrice de la crèche de La Boironnette, Viviane Freymond doit, il est vrai, cumuler les fonctions. " Cela ne pourrait pas se faire sans Roland Brunner (ndlr: responsable du secrétariat et de l'administration du Stade Nyonnais) . Il me permet de me libérer de Colovray la journée pour que je puisse travailler à la crèche."
Sincère et dynamique
A Nyon depuis 19 ans, " et une opportunité professionnelle qui m'a forcée à déménager (ndlr: un poste de directrice de la crèche Coquelune)", elle fait partie intégrante de sa ville d'adoption. Ancienne conseillère communale socialiste, la maman de Sybille (28 ans) s'implique, car " c'est enrichissant." Parfois un peu trop, pour elle qui a déjà subi deux infarctus. " On n'a qu'une vie, autant en profiter à fond" , aime-t-elle rétorquer lorsqu'elle est mise en garde sur son taux d'activité. " Je me plais à Nyon et m'y sens intégrée. Je me voyais donc obligée de participer à la vie locale ", livre-t-elle au moment de justifier sa nouvelle occupation.
Divorcée, trois fois, Viviane Freymond ne tient pas en place. "J'aime me lancer , souligne-t-elle. Je suis indépendante et je préfère ce statut aux hommes!" Elle prend plutôt leur place! Doublement patronne, au Stade comme à la crèche, la présidente agit comme un homme. " Pour moi, il n'y a pas de sexe. Au moment où on se sent apte à apporter quelque chose, il faut le faire." A des années lumières de l'hypocrisie, la Nord- vaudoise est sincère, et dynamique. Ses idées peuvent ne pas plaire, elle va cependant au bout des choses, passionnément. " Un Stade Nyonnais en deuxième ligue? Je me dis que ce n'est pas possible. C'est l'équipe phare de la région, un exemple pour les jeunes. Je me devais d'accepter ce challenge." Le défi est de taille, mais Viviane Freymond y croit, dur comme fer.