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L'Italie veut se racheter une conduite

Matches truqués, violence et "strip-tease de la honte". Par l'intermédiaire de la Squadra Azzurra, l'Italie du football voudra montrer un autre visage lors de l'Euro 2012.

05 juin 2012, 00:01
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sports@lacote.ch

Fin des années 70: le scandale du "Totonero" assomme l'Italie du football. Sorte d'ancêtre du "Calcioscommesse" d'aujourd'hui, l'affaire des matches truqués condamne alors plusieurs grands clubs de Serie A à la relégation, dont le Milan AC et la Lazio de Rome. La Squadra Azzurra se classe quatrième de l'Euro 1980 avant de remporter la Coupe du Monde en 1982. Paolo Rossi, suspendu auparavant pour deux ans après avoir arrangé une partie de Perugia, termine meilleur buteur du tournoi et reçoit le Ballon d'Or.

Printemps 2006: des comptes-rendus d'écoutes téléphoniques datant de deux ans sortent au grand jour. C'est le "Calciopoli", affaire secouant à nouveau la botte, mais concernant cette fois-ci la désignation des arbitres. La Juventus de Turin, fortement impliquée, est déchue de ses titres de 2005 et 2006 puis rétrogradée en Serie B. Le Milan AC, la Lazio de Rome et la Fiorentina écopent, elles, de points de pénalité. Au coeur de ce nouveau scandale, l'Italie remporte pourtant la Coupe du Monde 2006 face à la France.

 

"Le strip-tease de la honte"

 

A quelques jours de l'Euro 2012, en Pologne et en Ukraine, le football transalpin est une nouvelle fois secoué. Le "Calcioscommesse", (encore) une affaire de matches truqués, éclate au grand jour. Faut-il pour autant y voir un signe "positif" pour la Squadra Azzurra? L'Italie et sa sélection ont, par le passé, semblé plus forts lorsque la justice a mis en avant certaines fraudes. Il n'empêche que cette fois, l'affaire est de plus grande envergure. Elle vient, de plus, boucler une saison de Serie A à oublier, où violence et scandales ont rythmé le football transalpin.

Baptisé "strip-tease de la honte" par les médias italiens, l'acte des joueurs du Genoa, le 22 avril dernier face à Sienne, restera dans les anales. Sous ordre de leurs supporters qui escaladent les barrières et jettent des fumigènes en plus de les insulter, les footballeurs du Genoa retirent leur maillot en plein match. Seul l'attaquant Giuseppe Sculli refuse de se plier à cet ordre . Celui-ci monte alors dans la tribune afin de calmer ses fans. En vain. Indignes de porter les couleurs génoises, selon les ultras, ses coéquipiers se déshabillent. Le match est interrompu dans la confusion la plus totale; un nouveau mauvais coup de pub dont le championnat d'Italie se serait bien passé. Le Genoa est, lui, condamné à jouer deux matches à huis clos.

 

Il frappe son joueur

 

Deux semaines plus tard, la Serie A connaît un nouvel épisode scandaleux. Remplacé à la demi-heure de jeu sur la pelouse de Novara, l'attaquant de la Fiorentina Adem Ljajic applaudit ironiquement son entraîneur Delio Rossi. Un comportement qui provoque la fureur de son technicien. Celui-ci se jette alors sur son joueur et tente de le frapper à plusieurs reprises. Il sera licencié dans la foulée.

Sacrant la Juventus de Turin, auteur d'un parcours exemplaire (aucune défaite en championnat), la Serie A tire un trait sur la saison 2011-2012 avec un sentiment plus que mitigé et des épisodes à oublier. Dont certains actes de violence récurrents à l'intérieur ainsi qu'à l'extérieur des stades. L'Italie du football pense alors pouvoir se concentrer sur l'Euro, mais le "Calcioscommesse" et ses paris illégaux déferlent sur les Transalpins.

 

Des matches truqués, encore...

 

Ouverte en novembre 2011, l'enquête débouche sur une troisième vague d'arrestation. Dix-neuf personnes sont appréhendées, le domicile d'Antonio Conte, entraîneur de la Juventus de Turin, est perquisitionné.

Le capitaine de la Lazio de Rome, Stefano Mauri, est placé en garde à vue pour association de malfaiteurs à des fins de tricherie et de fraude sportive. Tout comme Domenico Criscito, arrière gauche du Zénith Saint-Pétersbourg. L'Italien doit quitter le stage de préparation à l'Euro de la Squadra Azzurra. La place de Leonardo Bonucci (Juventus) est également menacée, l'homme devant être entendu prochainement par la police. Le gardien Gianluigi Buffon serait, lui aussi, suspecté. Rien de tel pour perturber un groupe avant une compétition d'une telle importance. " S'il y en a qui savent réagir le dos au mur, c'est bien nous. Il faut y croire ", encourageait vendredi la "Gazzetta dello sport".

Diminuée par l'absence de Domenico Criscito, l'homme le plus en forme à son poste de défenseur, la Squadra Azzurra devra faire avec. Ou plutôt sans... Elle aura de toute manière à coeur de montrer un autre visage. Le rachat d'une conduite passera par un comportement exemplaire sur et en dehors du terrain. Un résultat sportif de bonne facture pourrait également redorer le blason d'un pays marqué par la tricherie et la violence durant ces dernières années. A condition de se rendre en Pologne et en Ukraine... " Si besoin, nous n'irons pas à l'Euro. Si on nous dit que, pour le bien du football, nous ne devons pas participer à ce tournoi, pas de problème! Vous savez, il y a plus important dans la vie" , a lâché l'entraîneur de la sélection Cesare Prandelli au micro de la "Rai". Avec l'Italie, tout est envisageable...

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