Le Bayern Munich a comme prévu assuré son passage dans le dernier carré de la Ligue des champions. La différence de classe était beaucoup trop importante pour que l'OM puisse renverser la situation. Même en laissant Gomez et Robben - les buteurs de la semaine dernière - sur le banc, le Bayern a pu imposer sa loi sans le moindre problème. Olic, pour l'une de ses rares titularisations, marquait deux fois (13e/37e) en première période.
Les Phocéens pouvaient remercier leur gardien Mandanda, auteur de quatre arrêts difficiles entre la 27e et la 30e. Kroos trouvait le poteau à la 33e, alors que les vagues offensives des Allemands submergeaient leurs adversaires. Franck Ribéry, en demi-teinte mercredi passé, a cette fois davantage pesé sur le jeu. Il a été impliqué sur les deux réussites de son équipe, mais il n'a pas eu le plaisir d'inscrire «son» but.
Le Bayern peut donc toujours rêver de disputer la finale dans son stade le 19 mai prochain. Mais il faudra auparavant se défaire du Real Madrid en demi-finale...
Le FC Barcelone disputera une cinquième demi-finale de rang en Ligue des Champions. Il le doit à un Lionel Messi une nouvelle fois diabolique et à un arbitre complaisant.
Six jours après le 0-0 qui a sanctionné le match aller à San Siro, les Catalans ont éliminé le Milan AC en gagnant 3-1 le match retour. Au Camp Nou, ils ont raflé la mise grâce à deux penalties de Messi (11e et 41e) et une réussite d'Iniesta (53e).
Cette qualification est amplement méritée. Toujours aussi magistral dans l'art de confisquer le ballon, le Barça n'a pas laissé beaucoup respirer l'adversaire. En demi-finale contre le vainqueur de la confrontation entre Chelsea et Benfica, la même maîtrise le mettra en principe à l'abri de toute mauvaise surprise.
Allegri comme Hitzfeld
Après Ottmar Hitzfeld, Björn Kuipers s'est fait un nouvel ami: Massimiliano Allegri. Comme le sélectionneur de l'équipe de Suisse l'automne dernier au Pays de Galles, l'entraîneur du Milan AC peut crier au scandale: l'arbitre néerlandais fut extrêmement sévère à l'encontre de ses couleurs comme il le fut à Swansea pour la Suisse en expulsant Reto Ziegler.
M. Kuipers a, en effet, dicté un second penalty en première période en faveur des Catalans qui prête à discussion. La «faute» de Nesta sur Busquets n'avait rien d'évidente. Le défenseur milanais s'est frotté avec son adversaire juste avant un corner, une action que l'on a vu mille fois sans que la sanction suprême ne soit prononcée.
Lionel Messi ne s'est pas posé la moindre question avant de transformer son second penalty de la soirée. Le prodige argentin rallumait la lumière pour un FC Barcelone qui était virtuellement éliminé avant cette épisode de la 40e minute.
Les Milanais avaient, en effet, marqué le 1-1 à la 32e par Nocerino sur leur seule véritable offensive de la première période. Le transfuge de Palerme concluait une action conduite par Robinho et Ibrahimovic. Le Brésilien et le Suédois étaient enfin sortis de leur réserve. Pour la seule fois de la soirée.
Le FC Barcelone avait ouvert le score à la 11e minute. M. Kuipers ne s'est pas trompé cette fois. Il sifflait un penalty qui s'imposait pour une faute d'Antonini sur Messi. Avant le contact avec le latéral milanais, l'Argentin était parti seul en exploitant une énorme bévue de Mexès. Le Français accuse de curieuses sautes de concentration à un tel niveau.
Le but du break pour Iniesta
A la reprise, Ibrahimovic, de retour au Nou Camp près de 700 jours après son dernier match sous les couleurs du Barça, cherchait vainement un penalty après une intervention de Mascherano. L'arbitre ne bronchait pas. Conscients du danger, les Catalans réussissait le K.O. à la 53e. Messi déchirait une fois de plus la défense milanaise avant d'armer une frappe contrée par Mexès qui faisait le bonheur d'Iniesta. Le buteur de la finale de la Coupe du monde ne laissait aucune chance à Abbiati. Contrôle et frappe parfaits pour le 3-1 qui validait la qualification du FC Barcelone.
En inscrivant ses 57e et 58e buts de la saison, ses 13e et 14e en Ligue des Champions, Lionel Messi fut, bien sûr, le grand homme du match. L'Argentin a trop souvent été intenable pour la défense milanaise. Dès qu'il prend de la vitesse, il est irrésistible. Son entente avec un Fabregas retrouvé fut également l'une des clés du match. Jugé en méforme ces dernières semaines, l'ancien Gunner est en train de nouer dans le jeu une relation exceptionnelle avec le meilleur joueur du monde.