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Le Parc Saint-Jacques est passé par tous les états d'âme

Bâle a perdu contre Chelsea (1-2), jeudi soir lors du match aller des demi-finales de l'Europa League. La soirée au Parc Saint-Jacques fut remplie d'émotions. Reportage.

26 avr. 2013, 06:49
Le Parc Saint-Jacques était plein pour le match Bâle-Chelsea.

«Neeeeiiiiiiii!!!!» Comme un seul homme, le Parc Saint-Jacques se retourne sur sa chaise; laissant exprimer sa profonde frustration quand, au bout des arrêts de jeu, David Luiz vient d’expédier son coup franc hors de portée de Yann Sommer. «J’hésite une fraction de seconde, anticipe sur ma droite avant de devoir plonger sur ma gauche», raconte le portier bâlois à propos de ce deuxième but de Chelsea.

Coup de «Blues» pour le FC Bâle. Lors de cette demi-finale aller de l’Europa League, jeudi tard dans la soirée, la victoire lui a glissé des mains; filant à l’anglaise. Sur sa pelouse, le club rhénan avait pourtant enchaîné 9 matches sans défaite, dont 5 sans prendre de but, lors de cette compétition européenne. Le FCB aura finalement craqué au terme de dernières minutes folles. Saint-Jacques, plein comme un œuf, avait explosé quelques minutes auparavant, lorsque Fabian Schär égalisait sur pénalty. Dans les tribunes, les 36 000 personnes s’étaient levées pour pousser encore plus son équipe. «Ja wohl!»

Match de toutes les convoitises

Cette égalisation, les supporters helvétiques l’avaient attendue ardemment. Passionnément. Avant de battre la chamade, le Parc Saint-Jacques s’était pris la tête entre les mains lorsque Valentin Stocker ajustait le poteau (48e). Le «Joggeli» – le surnom du stade – avait connu réaction identique au moment où Victor Moses catapultait le ballon de la tête au fond des filets (13e). Puis il avait retenu son souffle quand Fernando Torres touchait du bois. Séquences émotions pour une cohorte «rotblau» qui est passée par tous les états d’âmes. Dans la «Muttenzkurve», les irrésistibles fans bâlois, eux, ne se sont jamais arrêtés de chanter: «Allez allez FCB, allez!»

Quatre heures avant le coup d’envoi, les alentours du Parc Saint-Jacques grouillaient déjà de monde. Des vendeurs à la sauvette proposaient des écharpes aux couleurs de l’affiche. Le «commerce» de tickets lui battait son plein. «Vous cherchez des billets?», nous demande-t-on. Le match du jour attise l’intérêt, objet de convoitise. Pour preuve, les 36 000 places ont trouvé preneurs en un temps record (dans le stade, plus un siège bleu n’était visible). Deux jours après le tirage au sort, il n’y avait déjà plus rien. «Une ruée énorme», souligne le club rhénan, qui a privilégié ses abonnés. Sur la toile, les prix ont grimpé. Le duel passionne également les journalistes. Le centre presse a, lui aussi, fait le plein.

Federer était là

«C'est le nouveau match de l'année», dit Bernhard Heusler, le président du FCB, qui avait tenu le même discours... contre Tottenham en quart. «Je vais m’en mettre plein les yeux», lâche un supporter avant le coup d’envoi, des étoiles plein les yeux. Les stars sont autant côté pelouse que côté tribunes. Dans les gradins du «Joggeli», on y croise entre autres Xherdan Shaqiri, Julio Hernan Rossi, Raphaël Wicky, Adrian Knup, Yves Allegro, Marco Chiudinelli et… Roger Federer. L'homme aux 17 titres du Grand Chelem – l’enfant du pays – avait prédit, sans prendre trop de risques, «une soirée mémorable.»

Le FC Bale joue pour l’histoire. Pour un accessit en finale d’une compétition européenne, une première pour un club suisse. Il a d'ailleurs fallu attendre 35 ans avant de revoir un représentant helvétique en demi-finale. Grasshopper ayant été le dernier, lors de la saison 1977-1978. 20h23: première clameur, les joueurs du FCB entrent pour l’échauffement, la «Muttenzkurve» se met à chanter à plein poumon. 20h32: bronca à l’arrivée des "Blues" alors que les haut-parleurs du stade crachent du Bon Jovi. «It’s my Life.» Tout le monde se sent bien vivant.

«Tout reste ouvert»

La suite? C’est un mélange d’attente, d’excitation, d’impatience et de frustration. Bâle pousse, tente mais cumule les petites imprécisions. «On fait un bon match, mais on a manqué parfois de concentration sur les derniers gestes», regrette Yann Sommer. Dans la zone mixte, réservée aux médias, le portier du FCB prend le temps de répondre à chacun, malgré la déception: «Dommage que Chelsea se soit montré plus efficace dans les moments importants.» «L’expérience», dira, dans un français parfait, Petr Cech, le portier des «Blues» pour expliquer ce qui a fait la différence.

Supporters et joueurs bâlois quittent alors le Parc Saint-Jacques battus, mais pas abattus. «On a perdu une bataille, mais pas la guerre, relève le milieu du FCB Geoffroy Serey-Die. On a vécu une fin de match folle, tout reste ouvert dans cette demi-finale. Jeudi, on ira à Londres pour jouer. On a envie d’aller jusqu’au bout.»

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