«Quelle tiaffe! Les joueurs vont déguster». En préambule à la rencontre qui allait opposer samedi le Stade Nyonnais à Bâle II, Didier Verdon alias «Bidoche» – qui a fait son retour au poste d’intendant des «jaune et noir» – lâchait une prévision en forme de bulletin météo.

Il ne savait pas encore que le cagnard ferait bon ménage avec la pluie. Une pluie de buts.

Ouverture du score… Puis léthargie

Après quatre minutes, Danho ponctuait victorieusement une percée d’Escorza. Les hôtes du jour ne pouvaient rêver meilleure entame et on les imaginait sur de bons rails. A tort. Les Stadistes perdaient rapidement le fil de leur jeu et de leurs idées. Ils s’éteignaient aussi rapidement qu’ils s’étaient enflammés.

En retard à l’allumage, les Bâlois revenaient insensiblement, gentiment mais sûrement dans la partie. Trésor (le bien nommé) Samba se frayait à deux reprises le chemin des filets avant la pause.

En deuxième mi-temps, le mieux fut l’ennemi du bien. «Encouragez-vous!» s’époumonait Anthony Braizat à l’attention des siens. Mais ses encouragements n’eurent pas de véritable écho.

Et soudain: l’avalanche

Le tableau d’affichage s’emballait dès la 66e. Gubinelli pour les visiteurs et Danho côté nyonnais donnaient au score des proportions plus amples. Las, Strohbach, fraîchement entré, trompait son propre gardien. L’inévitable Bunjaku et Dugourd permettaient à Nyon d’obtenir une parité provisoire. Elle volait éclats par la «faute» de Samba, à deux minutes du terme.

On n’a pas été à niveau. Mentalement, physiquement et dans notre choix de jeu.

Anthony Braizat entraîneur du Stade Nyonnais

Très honnête dans son discours, Anthony Braizat appelait un chat un chat: «On n’a pas été à niveau. Mentalement, physiquement et dans notre choix de jeu. Sur chaque action verticale, il y avait une occase de but.»

Des buts, les Nyonnais en encaissent trop (trois à Chiasso, deux à Bienne) pour tenir un rôle en vue dans ce championnat de Promotion League. «On n’a pas joué de manière assez compacte» lâchait le technicien de Colovray. Cette largesse a été rédhibitoire. «En une passe, cinq ou six joueurs étaient éliminés.»

Une histoire de bouchons

Dans le camp opposé, Marco Schällibaum – entraîneur de Stade Nyonnais de 1995 à 1997 – savourait son succès. «Ce match n’a pas été facile pour les nerfs. Chaque fois qu’on a fait le break, on s’est compliqué la tâche. On s’est mis tout seul dans la difficulté.»

Pris dans les bouchons sur l’autoroute, les Rhénans sont arrivés moins d’une heure avant le coup d’envoi. Ils ont demandé que la rencontre soit différée d’un quart d’heure ou une demi-heure. Inflexible, l’arbitre a mis son veto. Mais au final, les Bâlois ont quand même fait sauter les bouchons!

STADE NYONNAIS – BÂLE M21

4-5 (1-2)

Buts: 4e Danho 1-0, 21e Samba 1-1, 32e Samba 1-2, 66e Gubinelli 1-3, 69e Danho 2-3, 70e Strohbach (autogoal) 2-4, 73e Bunjaku 3-4, 84e Dugourd 4-4, 88e Samba 4-5.

Stade Nyonnais: Chavanne; Gazzetta (69e Strohbach), Grossrieder, Sangaré, Vumbi; Dugourd, Shaho Maroufi, Jaton (57e Gaillard), Escorza (60e Pasche); Danho (69e Gomes), Bunjaku.

Entraîneur: Anthony Braizat.

Bâle M21: Spycher; Spataro, Lurvink, Vukelic, Schweizer (65e Eraslan), Durrer (90e Winkler); Manis, Stevanovic (90e Ejupi), Chipperfield (60e Gubinelli), Vishi, Samba (90e Stajic).

Entraîneur: Marco Schällibaum.

Notes: Colovray, 300 spectateurs. Arbitre: M. Yannick Carrard. Avertissements: 63e Gazzetta, 88e Chavanne. Nyon privé de Bega, Brenet, Guérin, Hadji, Marque, Monteiro ainsi que Lécureux (mis à l’écart).

Le Stade Nyonnais s’incline à l’issue d’un match complètement fou

Le Stade Nyonnais a balbutié son football et laissé filer le gain du match au profit de Bâle II, samedi, à Colovray. Sous le cagnard, s’est abattue une pluie de buts.