Le siège a fini par payer. A onze contre dix, mené au score devant son public, le FC Barcelone s'est tout de même imposé 2-1 contre l'Atletico Madrid, en quart de finale aller de la Ligue des champions.
La rencontre, conforme à ce que l'on attendait d'un choc entre la jouerie catalane et la tentation ultradéfensive madrilène, pourra sans doute servir de modèle à la section... handball du FC Barcelone. Surtout la seconde période avec, d'un côté, une équipe blaugrana dont le joueur de champ le plus reculé était à 30 mètres des buts adverses et, de l'autre, des Colchoneros dont l'homme le plus avancé se situait sur le demi-cercle qui coiffait sa propre surface de réparation!
Il faut dire que l'Atletico avait eu la bien mauvaise idée de perdre un élément en cours de route dès la 35e minute. En recevant bien stupidement un deuxième avertissement en six minutes, dix minutes seulement après avoir ouvert le score avec le concours d'un Gerard Piqué et d'un Marc-André ter Stegen coupables sur l'action, Fernando Torres a soufflé le chaud et le froid sur le Camp Nou. Notons au passage qu'il s'est agi de la cinquième expulsion pour l'Atletico contre Barcelone en un an...
Toutefois, comme trois jours plus tôt lors de la défaite à domicile contre le Real Madrid, le Barça n'a pas affiché la même inspiration que lors de ses plus belles soirées et a peiné dans la construction de ses actions. La faute en premier lieu à l'imperméabilité de l'Atleti, maître dans l'art de couper les relations entre les lignes adverses.
Mais à force de souffrir, à force de reculer, à force de laisser les Barcelonais, sous l'impulsion d'Andres Iniesta, se rapprocher de Jan Oblak, la formation de Diego Simeone s'est lézardée et a été crucifiée par le goleador uruguayen Luis Suarez, auteur d'un doublé (63e/74e) pour porter son total à huit réalisations dans la compétition cette saison.
Une issue devenue inéluctable tandis que le Barça poussait. Lionel Messi avait bien failli inscrire le 500e but en carrière à la 49e avec un impensable enchaînement contrôle de la poitrine - retourné. Neymar avait allumé la transversale d'Oblak à la 51e. Enfin, le Camp Nou et ses 98 000 spectateurs avaient commencé de s'enflammer.
Mais ce succès ne dissipera pas tous les doutes dans les ramblas. Vaincu par l'ennemi juré samedi dernier (2-1), malmené par les Matelassiers mardi, le Barça semble connaître un coup de mou à l'abord du money time. Et le but inscrit par Torres à l'extérieur maintient les Catalans, tenants du titre, sous pression avant le match retour mercredi prochain à Vicente-Calderon.
Pour rappel, l'Altetico avait sorti Barcelone en quart de finale de l'édition 2013/14, après un nul 1-1 en terre blaugrana et une victoire 1-0 au retour. Personne ne l'a oublié dans les rangs barcelonais.
Barcelone - Atletico Madrid 2-1 (0-1)
98 000 spectateurs. Arbitre: Brych (GER). Buts: 25e Torres 0-1. 63e Suarez 1-1. 74e suarez 2-1.
Barcelone: ter Stegen; Daniel Alves, Piqué, Mascherano, Jordi Alba; Rakitic (64e Rafinha), Busquets (80e Sergi Roberto), Iniesta (83e Arda); Messi, Suarez, Neymar.
Atletico Madrid: Oblak; Juanfran, Lucas Hernandez, Godin, Filipe Luis; Koke, Gabi, Saul Niguez (90e Correa); Griezmann (76e Partey); Carrasco (53e Fernandez), Torres.
Notes: Barcelone sans Mathieu, Adriano, Sandro ni Vidal (blessés), l'Atletico Gimenez, Gamez, Oliver ni Tiago (blessés). 35e expulsion de Torres (2e avertissement). 51e tir sur la transversale de Neymar. Avertissements: 29e Torres. 33e Koke. 48e Busquets. 61e Filipe Luis. 70e Suarez. 78e Lucas Hernandez. 79e Oblak. 82e Mascherano. 86e Fernadez.