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Ottmar Hitzfeld: "Nous sommes plus forts qu'en 2010"

A la veille du tirage au sort de la Coupe du monde 2004, l'entraîneur de l'équipe de Suisse Ottmar Hitzfeld se confie.

05 déc. 2013, 15:02
Ottmar Hitzfeld s'est montré furieux à plusieurs reprises contre l'arbitre.

L'été prochain, Ottmar Hitzfeld rêve de conclure en beauté sa carrière. La Coupe du monde au Brésil sera le dernier rendez-vous du double vainqueur de la Ligue des Champions. Un rendez-vous qu'il négociera, assure-t-il, "avec une équipe de Suisse beaucoup plus forte qu'en 2010".

A la veille du tirage au sort, l'entraîneur de l'équipe de Suisse s'est livré. Il voit quatre favoris se dégager, dont le Brésil et l'Allemagne. "Les Brésiliens ont passé un véritable test cet été lors de la Coupe des Confédérations. Ils l'ont parfaitement réussi, explique-t-il. Quant aux Allemands, ils possèdent désormais une profondeur de banc remarquable. Il se dégage de cette équipe un extraordinaire potentiel offensif."

Avec son statut de tête de série, la Suisse a l'assurance de ne pas rencontrer au premier tour le carré d'as de ce tournoi, à savoir le Brésil, l'Allemagne, l'Espagne et l'Argentine.

Quelle véritable importance accordez-vous à ce rang de tête de série ?

Ottmar Hitzfeld: "Ce rang nous procure un avantage indéniable. Nous n'affronterons pas l'un des quatre favoris au premier tour. Les vingt-huit autres équipes sont davantage à notre portée que ces quatre..."

Le chapeau des équipes européennes est impressionnant: les neuf équipes concernées totalisent six Coupes du monde et cinq titres européens. Dans les deux autres pots, on ne trouve plus vraiment des formations "exotiques". Cette Coupe du monde ne s'annonce-t-elle pas comme la plus relevée de l'histoire ?

O.H.: "Le niveau de jeu sera très élevé. Sans aucun doute. Nous avons appris à nos dépens il y a quatre ans combien il était difficile de manoeuvrer une équipe comme le Chili. Et rappelez-vous le Honduras ! Cette équipe était considérée comme l'une des plus faibles du tournoi et nous n'avons obtenu qu'un 0-0. Dans une Coupe du monde, toutes les formations sont parfaitement affûtées sur le plan physique et n'accusent aucun déficit sur le plan technique. C'est pourquoi je pense que les choses seront plus simples pour nous si nous tombons dans un groupe vraiment relevé. Ne pas être le favori peut être bénéfique. Ce rôle d'outsider vous commande de vous dépasser. L'important pour nous sera d'être en mesure, comme nous le sommes depuis trois ans, d'élever notre niveau de jeu match après match."

Quels sont concrètement vos souhaits avant ce tirage au sort ?

O.H..: "Dans le chapeau 4, il vaudra mieux éviter l'Angleterre, la France, l'Italie et les Pays-Bas. Affronter l'une de ces quatre formations ou alors des équipes comme la Croatie et la Bosnie-Herzégovine n'est pas la même chanson. Je redoute aussi des équipes très fortes sur le plan technique comme le Chili et le Mexique. Parmi les formations africaines, le Cameroun et le Ghana semblent redoutables. Dans un monde parfait, on peut imaginer un groupe avec l'Iran, l'Algérie et la Grèce.

Le mois dernier, la Suisse a concédé sa première défaite en quinze mois, contre la Corée du Sud. Redoutez-vous de retrouver au Brésil cet adversaire ou d'affronter le Japon, l'autre représentant asiatique ?

O.H.: "Les équipes asiatiques évoluent d'une manière qui n'est pas conventionnelle. Les Coréens et les Japonais sont des joueurs extrêmement rapides. Ils sont robustes, ils défendent bien aussi. A mes yeux, ces deux équipes sont vraiment des formations qu'il vaut mieux ne pas affronter."

Il y a quatre ans en Afrique du Sud, vous avez connu une première expérience en Coupe du monde à la tête de l'équipe de Suisse. Comment votre équipe a-t-elle évolué depuis 2010 ?

O.H.: "Je suis convaincu, nous sommes plus forts qu'en 2010. L'équipe comprenait beaucoup de joueurs âgés. Et les talents sur lesquels je m'appuie aujourd'hui étaient trop jeunes pour figurer dans le cadre. Il y avait Shaqiri c'est vrai, mais il venait d'avoir 18 ans. Il n'a pas pesé sur cette Coupe du monde. Les Champions du monde M17 - Seferovic, Xhaka, Rodriguez et Kasami - ont bien grandi depuis la conquête du titre au Nigeria en 2009. Nous avons des joueurs qui ont disputé la finale de l'Euro M21 au Danemark en 2011. Il y aussi Fabian Schär dont l'avènement est extraordinaire. Nous avons aussi des routiniers comme notre capitaine Inler, mais également Behrami, Dzemaili, Lichtsteiner et Benaglio, qui ont acquis une très grande expérience et qui sont toutefois encore dans la fleur de l'âge. Nous pouvons vraiment nous appuyer sur un groupe très homogène."

Quel onze de base avez-vous en tête pour cette Coupe du monde ?

O.H.: "Comme entraîneur, on n'arrête pas de se faire des scénarios dans la tête. Il est clair que j'ai déjà une idée précise sur l'équipe que j'entends aligner au Brésil. Mais je sais que bien des choses peuvent se produire en six mois: des blessures, une forme qui décline, un manque de temps de jeu ou un joueur que l'on n'attendait pas vraiment qui réussit des prouesses. Pour toutes ces raisons, je laisse les portes de l'équipe de Suisse ouvertes.

Des choix s'annoncent-ils vraiment cornéliens ?

O.H.: "Le cadre élargi comprend 35 joueurs. 23 iront au Brésil. Si je le pouvais, j'en emmènerais 26 ou 27... Il se peut que des choix soient difficiles."

Y-a-t-il des secteurs de jeu qui vous inquiètent? Vos attaquants ne marquent pas énormément ces derniers temps...

O.H.: "L'attaque est, je l'avoue, un secteur où nous sommes quelque peu en chantier. Seferovic n'est plus vraiment titulaire à la Real Sociedad. J'espère que Derdiyok bénéficiera au printemps à Leverkusen d'un plus grand temps de jeu. Gavranovic a eu des problèmes à Zurich, où le club l'a frappé d'une suspension interne. A Fribourg, Mehmedi s'affirme en revanche au fil des matches. Et qui sait, Ben Khalifa peut "exploser" au printemps avec les Grasshoppers. Attendons de voir ce qui se passe ces prochains mois !

Un mot sur vous. Que représente sur le plan personnel cette Coupe du monde, votre dernier grand rendez-vous, dans le pays du football ?

O.H.: "Avoir le bonheur de terminer ma carrière sur une Coupe du monde au Brésil est extraordinaire. Chaque année, le Brésil peut exporter des centaines de joueurs à l'étranger tant son réservoir est unique. Tous ces joueurs bénéficient d'une formation exemplaire tant sur le plan technique que tactique. La passion pour le football ne se mesure pas dans ce pays."

Quelles sont vos attentes pour votre équipe ?

O.H.: "Le passé nous a appris qu'un outsider peut très bien se hisser en demi-finale. Qui peut vous assurer que deux des quatre favoris du tournoi ne s'affronteront pas au stade des huitièmes ou des quarts de finale ? Bien sûr, je rêve que la Suisse soit cet outsider. Mais je ne veux pas placer la barre aussi haut aujourd'hui. Le premier objectif sera de se qualifier pour les huitièmes de finale. Passer le cap de ce premier tour qui nous avait été fatal en Afrique du Sud. Après, on pourra faire le point."

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