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Qualifications Coupe du monde: la Nati doit entretenir la flamme, mais sans se brûler

Samedi, la Suisse affrontera la Lettonie pour son 5e match des qualification pour la Coupe du monde. Malgré ses victoires, la Nati doit rester prudente et tout donner.

20 mars 2017, 15:26
La Nati a besoin de gagner samedi.

Victorieuse de ses quatre matches de qualification pour la Coupe du monde 2018, la Suisse n'a qu'une envie - et une quasi obligation: prolonger l'état de grâce samedi contre la Lettonie à Genève. Réunie lundi à Lausanne, la sélection de Vladimir Petkovic sait cependant qu'elle évolue sur un fil.

Il y a eu deux grandes performances, contre le Portugal (2-0) et en Hongrie (3-2). Puis ont suivi deux sorties décevantes, pas tellement du point de vue des résultats mais de celui de la manière, en Andorre (2-1) et contre les Iles Féroé (2-0). Néanmoins, la Suisse gagne, et c'est l'essence même du sport de compétition. Un monde où tout demeure, rappelons-le, fragile, versatile, incertain.

La dernière impression laissée par l'équipe de Petkovic - le succès contre les Féringiens - ne portait en elle ni le panache ni l'autorité suffisants pour effacer l'horrible soirée du 10 octobre en Andorre. Trop de maladresse dans l'application du projet de jeu, inefficacité devant le but adverse et, par conséquent, incapacité à tuer des rencontres qui auraient dû l'être plus tôt.

L'enjeu sera là, samedi, contre une modeste Lettonie qui peut toutefois devenir indigeste comme les pépins d'un concombre. Or, pour Xherdan Shaqiri et consorts, épépiner, dans ce cas-ci, porte un autre nom: marquer. "Quand je vois le nombre d'occasions que nous nous créons, je me dis une chose: nous devons être plus efficaces", analysait pour l'ats Vladimir Petkovic la semaine dernière.

Cela fait bien longtemps que les attaquants ou les milieux offensifs n'ont plus le monopole des buts. Dans ce football en mouvement, où les gardiens sont les premiers relanceurs, où les latéraux délivrent les passes décisives, où les demis défensifs changent de casquette à l'envi et selon les besoins (sentinelle puis libero), où les arrières centraux marquent sur balles arrêtées et où les avants-centres sont les premiers défenseurs, marquer est l'affaire de tous.

Mais avoir un compartiment offensif qui fait les différences est tout sauf une mauvaise nouvelle... Haris Seferovic, Admir Mehmedi, Josip Drmic, Xherdan Shaqiri: aucun d'eux n'a débarqué à Lausanne avec un excédent de confiance dans les bagages, entre blessures à répétition, faible temps de jeu et fiches statistiques au mieux moyennes (mais vraiment au mieux).

Il s'agit ici du vrai défi de cette Suisse soudée, unie, réunie même, autour d'une idée globale et concrète. Alimenter ce feu collectif qui atténue doutes personnels et carences individuelles. Entretenir ce lien qui fait que, sur le terrain, ce groupe est une équipe, en dépit des opinions et des affinités. Redonner aux mal-aimés et laissés pour compte du quotidien la joie de vivre d'une respiration internationale moralement salvatrice. Tout ceci pour ne pas ruiner les efforts précédents. Tout ceci pour battre la Lettonie et maintenir le Portugal (qui recevra la Hongrie samedi également), au pire, à trois points. Avant d'aller aux Féroé en juin.

L'évocation du nom du prochain adversaire de la sélection de Vladimir Petkovic peut provoquer chez les personnes dotées d'une mémoire footballistico-patriotique une certaine crispation. Car les deux derniers matches ayant opposé Suisses et Lettons avaient été tout sauf des parties de plaisir.

C'était durant le voyage vers le Mondial 2010 en Afrique du Sud, un mois après le cataclysme du Letzigrund face au Luxembourg (1-2), quand la Suisse avait découvert qu'Ottmar Hitzfeld, son si généreusement rémunéré sélectionneur, n'était pas tout à fait un dieu. Qu'il n'était qu'un homme, de la trouille plein les pantalons en cette soirée du 11 octobre 2008. Au bord du précipice, la Suisse avait failli succomber de peur mais était repartie de Saint-Gall grandie et victorieuse (2-1, buts de Frei et Nkufo).

Le second acte, à Riga en septembre 2009, devait être plus simple, quatre jours après une victoire convaincante et décisive face à la Grèce à Bâle (2-0). Pourtant, dans un stade dont les invités suivaient passionnément un match de... basketball sur leurs écrans TV, la Suisse avait tremblé, encore, avant de sauver le nul 2-2 grâce à Derdiyok à la 80e (Frei avait ouvert le score).

L'automne dernier aussi, la Suisse a parfois frémi. Parfois, elle n'a pas su (ou pu) séduire. Mais toujours, oui toujours, elle a gagné. Grâce à des réalisations d'attaquants axiaux, d'ailiers, de latéraux, d'un défenseur central. Grâce à des buts inscrits par l'équipe. Une équipe convaincue par la voie choisie par son entraîneur et consciente du travail qui lui reste à accomplir pour toucher au véritable but: enfin réussir une grande phase finale dans un tournoi.

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