Il a manqué un petit rien au Lausanne-Sport contre Grasshopper (0-0), lors de la 26e journée de Super League. Mais un des ces petits riens qui font toute la différence et qui auraient permis aux Vaudois de prendre un peu d'air au fond d'un classement régi par les tensions.
Lausanne prenait trop de buts. Bonne nouvelle, voici désormais trois rencontres que son gardien n'a plus plié. Mais l'équipe de Fabio Celestini, louée pour son allant offensif et le jeu qu'elle produisait, n'a marqué qu'une seule fois dans le même laps de temps, lors de son succès contre Vaduz juste avant la pause internationale.
Avec la venue de GC à la Pontaise - théâtre morose d'une rencontre qui l'a été tout autant -, le LS avait l'occasion de battre son autre grand rival dans la lutte pour le maintien. Les Lausannois ont dominé mais n'ont pas séduit. En face, les Grasshoppers n'ont à peu près rien produit ni proposé. A la lumière du "spectacle" joué sur le terrain, les deux formations sont à leur place dans le wagon des cancres.
A défaut de constituer une bonne opération, ce match n'est cependant une mauvaise nouvelle ni pour le LS ni pour GC. Vaudois et Zurichois ont porté à quatre points leur avance sur la lanterne rouge Vaduz, qui a quitté Berne avec une ô combien frustrante défaite 3-2 dans les bagages. Quatre points, donc, qui offrent aux Lausannois et aux Sauterelles un mini-joker par rapport aux Liechtensteinois.
Vaduz a mené 2-1 jusqu'à la 91e minute avant de tout perdre. Frey - peut-être hors jeu, ce qui peut ajouter de la colère dans le vestiaire de Roland Vrabec - a égalisé pour un YB très peu mobilisé avant ce rush final conclu par Assalé à la... 94e.
Cette victoire arrachée par les Bernois a validé le statu quo en tête, puisque les trois premiers se sont tous imposés. Samedi, Bâle (17 points d'avance) n'a laissé aucune chance à St-Gall (3-0) grâce à un doublé de Manuel Akanji, son jeune défenseur central qui s'est illustré quatre jours avant de retourner défier son club formateur Winterthour en quart de finale de la Coupe de Suisse. Plus tôt, le FC Sion avait difficilement pris la mesure de Thoune 2-1 à Tourbillon.
Un succès qui aurait dû être plus aisé pour des Valaisans incapables de maîtriser la rencontre malgré une supériorité nette et l'expulsion du capitaine thounois Hediger à la 26e. Le retour de son maestro Carlitos a fait du bien à la formation sédunoise, le Portugais ayant ouvert la marque, imité par Akolo.
Mais l'homme du match - et cela n'a rien de rassurant - a été le portier de Sion Anton Mitryushkin, lequel a réalisé plusieurs parades aussi décisives qu'impressionnantes. Notamment en intervenant deux fois sur des têtes de Fassnacht et (surtout) Sorgic et, bien sûr, en détournant un penalty de Rapp quelques secondes avant le 1-0.
Ce succès poussif ne dissipe pas tous les doutes alors que se profile, mercredi, LE rendez-vous tant attendu de la Coupe de Suisse et cette demi-finale contre Lucerne. Mais il permet aussi aux Valaisans de compter désormais cinq longueurs d'avance sur le FCL au classement et onze sur la cinquième place, ce qui garantit presque une place européenne la saison prochaine.
Lucerne a cédé du terrain en se faisant piéger chez lui par Lugano (2-0). Avec 31 points, soit autant que St-Gall (5e), les Luganais ont vraisemblablement assuré leur maintien tout en relançant leurs chances de se qualifier pour l'Europe. Un des avantages incontestables d'une Super League à dix équipes qui, tout bien considéré, est une efficace matrice de tensions et de suspense. Sauf, malheureusement, pour les deux premières places.