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Vaud joue la carte du fair-play

Les dirigeants vaudois mènent campagne contre la violence. Dès cette saison, des points de pénalité peuvent déterminer l'issue d'un championnat.

19 déc. 2012, 06:36
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sports@lacote.ch

Sur le site internet de l'Association cantonale vaudoise de football (ACVF), une donnée s'est ajoutée aux classements cette saison: la colonne "points de pénalité". Un chiffre entre parenthèses, qui n'est pourtant de loin pas anecdotique. Et pour cause.

Si le monde du football a rentré ses crampons pour se mettre au chaud durant l'hiver, un constat résiste aux grands froids: celui de la violence. Le 1 er tour des différents championnats n'a pas infirmé la tendance. Il ne se passe plus un week-end, dans le canton, sans que des rencontres de football ne soient émaillées d'incidents. Chez les adultes comme chez les juniors, les violences, verbales et physiques sont devenues monnaie courante. Consciente de la dégradation de la situation, l'ACVF a pris le taureau par les cornes.

Rejoignant les nombreuses associations de Suisse alémanique engagées dans ce combat, les Vaudois ont décidé, pour la première fois cette saison, d'introduire des points de pénalité fair- play dans les classements. " Initiée lors de l'Euro 2008 disputé en Suisse, une campagne pour développer le fair-play sur et autour des stades avait vu le jour en Suisse alémanique. Les membres de l'Association zurichoise ont été les premiers à introduire des points de pénalité fair-play dans le classement de leurs championnats ", explique Gérard Vontobel, président de la commission de discipline de l'ACVF. Les associations cantonales ont rapidement été séduites par ce projet qui fera bientôt, je l'espère, l'unanimité dans notre pays ."

 

Romands à la traîne

 

La Suisse compte treize associations régionales et, à l'heure actuelle, neuf associations ont adhéré à cette campagne. Il est intéressant de relever que, parmi, les quatre associations qui n'ont pas opté pour cette formule, hormis le Tessin, les trois autres sont issues de la Suisse romande (Neuchâtel, Genève et le Valais). Contactés, les prési dents des associations neuchâteloise, tessinoise et valaisanne confient que leur adhésion au concept est imminente et qu'ils pour raient, probablement, se rallier à la majorité dès la saison prochaine.

En revanche, cette décision ne semble pas être d'actualité du côté de la cité de Calvin. " Nous sommes conscients de l'impor tance du fair-play, mais nous ne souhaitons pas rejoindre les neuf associations. Désigner le fair-play comme critère principal pour départager les équipes à égalité se fait au détriment de l'équité sportive ", explique Pascal Chobaz, président de l'Association cantonale gene voise de football.

Afin de donner du poids et du crédit à cette action, les classements tiennent compte des points de pénalité qui deviennent le critère principal pour départager des formations à égalité de points. Ainsi, une promotion ou une relégation peut être conditionnée par le fair-play. Par le passé, si deux équipes se trouvaient à égalité de points au clas sement, elles étaient départa gées par le "goal-average" (diffé rence entre les buts marqués et les buts encaissés) ou le plus grand nombre de buts marqués. Dès cette saison, c'est le classement fair-play qui est prioritaire.

 

Critère prioritaire

 

Sur la base du rapport de match de l'arbitre (environ 300 chaque semaine), les classements sont actualisés à l'aide d'un barème qui attribue, pour chaque rencontre officielle, des points de pénalité selon la gravité des fautes. Pour un carton jaune, l'équipe reçoit un point de pénalité et cinq pour un carton rouge. Le barème prévoit également diverses autres pénalités allant jusqu'à quinze points pour des cas jugés graves. La pénalité pour propos racistes est de huit points, alors que l'expulsion d'un entraîneur "coûte" dix points. La sanction maxi male de quinze points est appliquée dans tous les cas de violence physique vis-à-vis d'un arbitre.

 

Des jeunes exemplaires

 

A mi-saison, un tour d'horizon des différents classements per met de constater une grande dis parité dans le comportement des équipes vaudoises. Chez les adultes, les formations les plus pénalisées totalisent une soixantaine de points alors que d'autres n'en comptent que deux. Chez les juniors, si quelques équipes totalisent plus de 45 points, le fair-play semble de mise. A noter que sur La Côte, plusieurs équipes se distinguent par un com portement exemplaire. Ainsi, les juniors C de Genolier-Begnins, Terre Sainte, Gland et Bursins-Rolle-Perroy ne comptabilisent aucun point de pénalité! Le fair-play est également bien respecté dans les championnats fémi nins, chez les seniors et les vétérans.

Un dernier constat démontre - si besoin était - l'importance de ce critère devenu prioritaire. Dans deux groupes de 5 e ligue, si le championnat arrivait à son terme aujourd'hui, deux formations obtiendraient leur promotion grâce à leur fair-play. En effet, ce critère des "points de pénalité" permettrait à Le Tallent II et Azzurri Lausanne II de prendre le meilleur sur Lutry III et Echandens. " Même s'il est trop tôt pour tirer un véritable bilan, des signes positifs et encoura geants sont perceptibles , se félicite Gérard Vontobel, qui conclut: Les joueurs, les entraîneurs et les dirigeants se réjouissent de cette nouveauté ."

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