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Avoir ses stars de NHL, c'est plus "sexy" qu'avantageux

Les "pigistes" de la NHL ne sont pas des mines d'or.

09 nov. 2012, 00:01
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sports@lacote.ch

Ils sont au nombre de 22. Les plus célèbres portent les noms de Patrick Kane (Bienne), Jason Spezza (Rapperswil), John Tavares (Berne), Rick Nash (Davos) ou encore Henrik Zetterberg (Zoug). Eux, ce sont les joueurs de la Ligue nationale nord-américaine de hockey sur glace, expatriés en Suisse suite au "lock-out" de la NHL, prononcé le 16 septembre dernier outre-Atlantique.

Si la grève opposant hockeyeurs et dirigeants du championnat nord-américain - en désaccord sur le partage des recettes - empêche pour le moment ces stars d'évoluer dans leurs franchises respectives, la Suisse, notamment, leur offre une terre de jeu propice à la démonstration de leur talent monstrueux. Reste à savoir pour combien de temps: le syndicat des joueurs et la direction de la NHL étant - selon divers experts nord-américains - sur le point de trouver une solution à leur conflit.

 

Une histoire d'assurances

 

Détenteurs de contrats exorbitants en Amérique du Nord - 8 millions de dollars de salaire par saison pour le seul Jason Spezza chez les Senators d'Ottawa - les stars de la NHL sont souvent financées, en Suisse, par des donateurs privés.

Avant tout désireux de garder une forme optimale - avant une éventuelle reprise de leur championnat - ceux-ci sont bien obligés de revoir leurs exigences salariales à la baisse sur le marché helvétique. Pour les clubs désireux de recruter ces joueurs estampillés NHL, ce sont plutôt les assurances - en cas de blessures et afin de garantir les salaires en vigueur avant le déclenchement du conflit outre-Atlantique - liées à ces stars qui sont onéreuses (ndlr: celle du renfort davosien Rick Nash, par exemple, est évaluée à 182 000 dollars par mois).

Actuel président du HC Sierre, l'ancien manager du Lausanne Hockey Club, Silvio Caldelari, était - lors du "lock-out" de la saison 2004-2005 - parvenu à recruter le Canadien Martin Saint-Louis, élu meilleur joueur de l'exercice précédent en NHL. " Il y a deux façons simples de procéder, concernant cette assurance. Soit c'est le joueur qui la prend en charge, soit c'est le club, avec l'aide de donateurs qui participent ou couvrent entièrement ces frais, raconte-t-il. Les clubs n'ont pas les moyens d'assumer ces charges tous seuls."

A Zoug, où l'on peut compter sur trois joueurs estampillés NHL (Henrik Zetterberg, Damien Brunner et Raphael Diaz), on se réjouit de l'aide d'investisseurs externes au club. " Heureusement que des privés nous aident, sinon nous n'aurions jamais eu la possibilité de réaliser ces affaires, relève Silvano Monn, directeur marketing du EVZ. Mais même avec ces donateurs, le club doit investir dans des frais d'assurances ou d'appartements."

En termes de charges, les clubs helvétiques sont dans la plupart des cas épaulés par des donateurs privés. Leur participation financière n'est pas pour autant réduite à zéro. D'un autre côté, les chiffres d'affaires connaissent une augmentation certes notable mais loin d'être faramineuse. Car le merchandising et la billetterie ne suffisent pas pour rendre une star de la NHL financièrement rentable en Suisse.

 

Image et spectacle

 

Si à Bienne, on assure avoir déjà vendu 200 maillots (à 139 francs la pièce) de Tyler Seguin ou Patrick Kane, les bénéfices enregistrés ne représentent pas des sommes extraordinaires. " Pour le moment, on doit être à 15 000 francs de chiffre d'affaires lié au merchandising", confie le directeur marketing Adrian Marti. L'action spéciale "lock-out" permettant aux supporters de se procurer un abonnement de saison à tarif préférentiel depuis l'engagement des deux stars de la NHL ne décolle pas non plus. " On en a vendu une trentaine, informe le responsable commercial. Financièrement, il ne faut pas s'attendre à de gros bénéfices. Plus qu'être avantageux, avoir ce type de joueur est surtout sexy. C'est bien pour l'image du club et ça offre du spectacle aux fans."

A Zoug, les chandails de Damien Brunner et Raphael Diaz, expatriés en Amérique du Nord mais formés au club, " se vendent bien ", pour reprendre les termes de Silvano Monn. "Par contre, depuis qu'Henrik Zetterberg nous a rejoint, nous connaissons une explosion de vente de maillots." En un mois, les articles à l'effigie du Suédois des Red Wings de Détroit ont fait grimper de 20% les chiffres de la boutique zougoise.

 

"Sex-appeal"

 

Malgré des résultats pour le moment décevants, la patinoire zougoise se remplit de plus en plus. Mais à la fin de la saison, on ne s'attend pas non plus à compter les gros sous. " Le spectacle est davantage sur la glace que dans les comptes, explique le responsable commercial. Le merchandising permet de compenser certaines dépenses liées au recrutement de ces joueurs. Mais nous n'observerons pas de bénéfices marquants. Ce n'est pas le but de toute manière. Ce qu'on veut, c'est le spectacle et le succès sportif du club. C'est surtout le sex-appeal de ces joueurs qui est important; ils sont une bonne chose pour le championnat de Suisse."

Sportivement parlant, la rentabilité des joueurs estampillés NHL n'est pas remise en question. Il suffit de jeter un oeil au classement des compteurs du championnat helvétique, dominé par des hockeyeurs sous contrat outre-Atlantique. Reste que le "lock-out", prononcé il y a 55 jours, pourrait se terminer prochainement, ce qui renverrait tout ce beau monde an Amérique du Nord. Certains clubs ont pris des risques, d'autres se sont montrés plus discrets ( ndlr: lire encadré ). Une chose est sûre, personne n'aura découvert une mine d'or. Etait-ce pour autant l'objectif?

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