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Insalubrité: le test olympique de Rio fait peur

Les entraînements ont commencé lundi en vue des JO 2016 à Rio et la sonnette d'alarme a déjà été tirée parce que la promesse de dépolluer la baie polluée est loin d'être une réalité.

01 août 2014, 18:13
epa04330917 Garbage lies on Ilha do Fundao island, next to Ilha do Governador island in the western part of Guanabara Bay, in Rio de Janeiro, Brazil, 25 July 2014. The Sailing competitions of the Olympic Games Rio 2016 are to be held at the site. The first tests to check the contidions of the bay for the sport event ae to be held between 02 and 09 August 2014.  EPA/MARCELO SAYAO

Un chien mort, une chaise qui flotte, des bouteilles et des sacs en plastique collés à la coque du voilier: les eaux polluées de la baie de Rio reçoivent à partir de samedi des centaines de navigateurs pour le premier test en vue des Jeux olympiques 2016.

Au total, 324 athlètes de 34 pays - dont 23 médaillés olympiques - régateront du 2 au 9 août dans les catégories suivantes: 49er, Laser, 470, Finn et planche RS:X pour les hommes; 49er FX, Laser Radial, 470 et planche RS:X pour les femmes.

Les régates internationales de voile 2014, l'intitulé de cette première épreuve, ont lieu dans un cadre de rêve, avec le célèbre Pain de Sucre en toile de fond. Mais aller sur l'eau est une autre histoire. Les entraînements ont commencé lundi et la sonnette d'alarme a déjà été tirée parce que la promesse de dépolluer la baie - où sont déversés des millions de litres d'eaux usées - est loin d'être une réalité.

"Beaucoup de bouteilles"

Mathew Belcher, médaillé d'or aux JO 2012 en 470, a dû arracher de son bateau des déchets en plastique après un entraînement. Sur le parcours, une surprise pas très agréable: un chien mort. "Nous avons trouvé beaucoup de bouteilles et de sacs en plastique. Nous avons vu un chien mort dans l'eau (...). Si les JO avaient lieu demain, nous aurions réellement un problème", a lancé l'Australien, cité par le site web du quotidien Folha de Sao Paulo.

L'équipe australienne s'est plainte au comité organisateur de la saleté de la baie, quelques jours avant le test. Un photographe de l'AFP a également trouvé un chat mort dans l'eau lors d'un parcours effectué jeudi. L'eau "semble différente, elle est un peu marron. Lors de ma première expérience dans l'eau, j'ai vu une chaise en bois. Ce n'est pas l'idéal", a confié Philipp Buhl, de l'équipe allemande (catégorie Laser).

C'est justement l'équipe allemande qui avait publié en mars sur son site web: "bienvenue dans la décharge qu'est Rio". "Il est difficile de voir exactement où les régates de voile seront organisées (...). Ce ne sont pas seulement les ordures qui sont dans l'eau, avec à chaque pluie des tonnes et des tonnes de nouveaux déchets qui tomberont dans l'eau", avait-elle indiqué. "Et sans stations de traitement, la situation ne s'améliorera pas".

La baie de Rio (ou Guanabara) est une "immense latrine", selon les mots du biologiste Mario Moscatelli, qui depuis 1997 dénonce la dégradation environnementale. Dans les eaux de la baie, on trouve non seulement des animaux morts mais aussi des appareils de télévision, des sofas, des chaussures... Au cours des années, le poisson s'est fait plus rare.

Travaux en retard

Le secrétariat à l'Environnement de l'Etat de Rio, responsable de la propreté de la région, assure qu'il n'existe aucun "risque pour la santé des athlètes" dans la baie. Les autorités prévoient de dépolluer 80% de la baie de Rio avant les JO, les premiers qui se dérouleront en Amérique du Sud. Mais les travaux sont en retard.

Le gouvernement local a mis en place 12 actions pour atteindre cet objectif, d'après son site web. La première est un programme avec les 15 communes situées autour de la baie pour éviter que de nouveaux déchets soient lancés dans ses eaux. Contacté, le secrétariat n'a pas répondu sur l'état des travaux de dépollution.

Un programme pour nettoyer la baie, lancé lors du premier Sommet mondial de l'environnement à Rio (Eco-92), a été "mélancoliquement fermé" en 2006, déplore le gouvernement. Le milliard de dollars de la Banque inter-américaine de développement (BID) et de l'agence de coopération internationale du Japon (JICA), destiné au programme de dépollution, s'est évaporé et la baie reste immonde. Et ce, à deux ans des Jeux.

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