Marcel Hirscher a atomisé la concurrence dimanche lors du géant d'Alta Badia (It). L'Autrichien a raflé la mise avec 1''45 d'avance sur son meilleur ennemi, l'Américain Ted Ligety.
Après Sölden (Aut) et Are (Su), c'est la troisième fois cette saison que le coureur de Salzbourg gagne un géant avec près d'une seconde et demie de marge. Des écarts considérables qui, jusqu'à cette saison, étaient surtout l'apanage de Ted Ligety. Mais la donne a changé cet hiver, et l'incontestable roi du géant s'appelle désormais Marcel Hirscher.
Déjà en tête après la première manche, l'Autrichien n'a pas tremblé sur le second parcours. Mis sous pression par Ligety, requinqué après une manche initiale mitigée (7e), Hirscher s'est lancé sans arrière-pensée dans la bataille, parvenant même à reprendre encore du temps à son grand rival.
A l'inverse, les Français Thomas Fanara et Alexis Pinturault, les seuls qui avaient résisté à Hirscher sur le premier tracé, n'ont pas tenu le choc en seconde manche, se contentant respectivement des 3e et 4e places.
Non content d'avoir mis une nouvelle claque à Ligety, Hirscher a aussi parfaitement répondu à Kjetil Jansrud, son alter ego de la saison dans les disciplines de vitesse. Vainqueur samedi en super-G dans la station voisine de Val Gardena, le Norvégien a certes limité la casse à Alta Badia (14e), mais il a vu son avance fondre à 70 points au classement général de la Coupe du monde. Autant dire que Hirscher devrait virer en tête avant Noël, lui qui sera le grand favori lundi pour le slalom de Madonna di Campiglio.
De leur côté, les Suisses s'en sont remis dimanche à l'un de leurs meilleurs espoirs: Gino Caviezel. Le Grison de 22 ans s'est classé à un prometteur 9e rang, lui qui n'avait encore jamais intégré le top 10 sur le circuit. En progrès constant depuis le début de la saison - pas qualifié à Sölden, 18e à Beaver Creek, 11e à Are -, le coureur de Beverin est en train de confirmer les espoirs placés en lui dans une équipe de Suisse de géant en pleine reconstruction.
Dimanche dans les Dolomites, Caviezel s'est même offert le luxe de signer le meilleur chrono de la seconde manche. Une sacrée référence sur la "Gran Risa", la piste de géant la plus redoutable du circuit avec celle d'Adelboden.
Pour Carlo Janka en revanche, cette deuxième manche a viré au calvaire. Encore dans le coup le matin (13e), le Grison s'est étiolé au fil des portes lors de son second passage, chutant au 20e rang final, à plus de quatre secondes de Hirscher.