La faute à une trop grande pression? A des attentes trop élevées pour son retour en Suisse après un début de saison tonitruant? "Il est vrai qu'il y a eu beaucoup de sollicitations et que je n'ai pas eu deux minutes pour rester tranquille. C'est agréable d'être au centre de l'attention, mais cela coûte aussi de l'énergie", a-t-elle reconnu.
Pas question toutefois d'y trouver une excuse. "Je me sentais bien au départ du géant, confiante à l'idée de monter sur le podium. Mais je me suis fait surprendre par cette neige qui croche beaucoup", a-t-elle dit après avoir été victime d'une faute classique sur le ski intérieur, exactement comme lors de son dernier géant en date à Beaver Creek (EU). "Je n'aime pas faire des fautes et encore moins les répéter", a-t-elle lâché.
Vivement Val d'Isère
Malgré son couac en géant et son demi-échec en super-G, Lara Gut n'a pas perdu son sourire dans l'aire d'arrivée, se montrant également loquace à l'heure de l'interview. Une attitude qui tranche avec celle qu'elle affichait par le passé, quand, le regard noir, elle desserrait à peine les lèvres au moment de commenter ses défaites. Preuve que la Tessinoise a, dans ce domaine également, franchi un cap cette saison. En conservant cette attitude positive, elle devrait rapidement retrouver les avant-postes. Et cela dès le week-end prochain à Val d'Isère (Fr), où une descente et un géant sont programmés. "Tout le monde pense que St-Moritz est une piste idéale pour moi. Cela vient du fait que j'ai réussi deux podiums au début de ma carrière. Mais en vérité, cette piste n'est pas suffisamment raide et verglacée à mon goût. Les conditions devraient logiquement mieux me convenir à Val d'Isère", a-t-elle estimé.
Gisin termine bien
Lors de courses remportées ce week-end par la Liechtensteinoise Tina Weirather (super-G) et la Française Tessa Worley (géant), le reste de l'équipe de Suisse n'a pas vraiment pu compenser la défaillance de sa cheffe de file. Fränzi Aufdenblatten et Dominique Gisin se sont respectivement classées 14e et 15e en super-G, tandis que cette même Gisin a pris la 13e place du géant. Des résultats satisfaisants, mais sans plus. "Je quitte malgré tout St-Moritz sur une note positive", a relevé l'Obwaldienne qui, effectivement, a réussi à bondir de la 25e à la 13e place du géant grâce à une excellente seconde manche. "Je n'avais rien à perdre alors j'ai décidé de changer de modèle de skis entre les deux manches. Je me suis sentie beaucoup mieux et j'espère retrouver le même feeling pour les prochaines courses", a-t-elle ajouté.
Le cadeau de Weirather
Les Suissesses en retrait, l'honneur de Swiss-Ski a été sauvé ce week-end par Tina Weirather, Liechtensteinoise de son état mais incorporée dans les structures d'entraînement de la fédération helvétique. Quatre fois sur le podium en ce début de saison mais jamais sur la plus haute marche, elle a comblé cette lacune en s'imposant samedi en super-G devant la Suédoise Kajsa Kling. Tina Weirather a aussi eu la bonne idée de s'imposer le jour des 57 ans de sa mère Hanni Wenzel, une ancienne grande skieuse qui fut notamment championne du monde de slalom en 1974 à... St-Moritz. "Je lui avais déjà acheté un cadeau. Mais finalement, je crois qu'il ne sera pas aussi beau que cette victoire", a déclaré celle qui est également la fille d'Harti Weirather, une autre ancienne gloire du Cirque blanc.
Eliminée en géant, Tina Weirather a cédé la vedette dimanche à la Française Tessa Worley. La championne du monde de la discipline a devancé une autre Suédoise, Jessica Lindell-Vikarby. La skieuse du Grand Bornand s'est imposée pour la 8e fois de sa carrière en Coupe du monde, la deuxième fois à St-Moritz après le géant de l'édition 2010. "Ce succès tombe à pic pour moi. Après un début de saison mitigé, j'avais besoin de me refaire une confiance", a-t-elle commenté.