Roger Federer (no 3) a chuté sans gloire dès le 2e tour à Wimbledon. Le tenant du titre s'est incliné 6-7 (5/7) 7-6 (7/5) 7-5 7-6 (7/5) face à l'Ukrainien Sergiy Stakhovsky (ATP 116).
Cette défaite marque la fin d'une série hallucinante pour Roger Federer. Le Bâlois avait atteint les quarts de finale des 36 derniers tournois du Grand Chelem. Sa dernière défaite avant ce stade de la compétition dans un "Major" remontait à l'édition 2004 de Roland-Garros, où il avait été éliminé par Gustavo Kuerten au 3e tour.
Roger Federer n'avait jusqu'ici été battu qu'une seule fois en Grand Chelem par un joueur ne faisant pas partie des 100 meilleurs mondiaux. C'était à Wimbledon en 2002, où il avait été dominé dès le 1er tour par le Croate Mario Ancic (ATP 154). Son dernier revers concédé face à un joueur ne figurant pas dans le top 100 datait de l'édition 2005 du tournoi de Monte-Carlo, où il avait subi la loi de Richard Gasquet (ATP 101) en quart de finale.
"La saison n'est pas terminée"
Cet échec retentissant va forcément relancer la thèse du déclin, alors que Roger Federer fêtera ses 32 ans le 8 août prochain. Le Bâlois, qui avait semblé manquer de motivation pendant la saison sur terre battue, avait pourtant reverdi à l'heure de retrouver un gazon qui sied d'ordinaire si bien à son jeu. Il avait même abordé la quinzaine londonienne en pleine confiance après avoir glané son sixième titre sur le gazon de Halle.
"La saison ne s'achève pas ici. J'aurai encore l'opportunité de jouer du grand tennis pendant la seconde partie de la saison", soulignait-il en conférence de presse. "J'ai pu quitter le court rapidement sans devoir suivre une cérémonie de remise des trophées après cette défaite. C'est bien le seul aspect positif", poursuivait le Bâlois, qui quittera le top 4 du classement technique pour la première fois depuis le 7 juillet 2003 à l'issue de ce tournoi.
"C'est triste que ma série de quarts de finale joués consécutivement en Grand Chelem prenne fin ici. Mais ne pensez pas que je vais pleurer", expliquait encore Roger Federer. Je me réjouis d'ores et déjà de revenir ici dans un an. J'aurai l'opportunité de faire mieux. Je prévois d'ailleurs toujours de jouer pendant de nombreuses années encore."
Un revers déficient
Nettement dominé dans la diagonale des revers, inoffensif à la relance, pas franchement aérien sur son petit jeu de jambes, Roger Federer ne fut qu'une ombre sur un Centre Court où il a soulevé le trophée à sept reprises depuis 2003. L'homme aux 17 trophées du Grand Chelem n'a signé qu'un seul break, profitant d'une légère baisse de régime de son adversaire pour recoller à 3-3 dans le quatrième set. L'embellie ne fut que de courte durée.
Titré sur le gazon de Bois-le-Duc en 2010, Sergiy Stakhovsky se reprenait parfaitement. Auteur d'un match parfait, l'ex no 31 mondial ne tremblait pas dans le jeu décisif. Il manquait une première balle de match sur son service à 6/4, Roger Federer l'écartant d'un magnifique passing de coup droit. L'Ukrainien de 27 ans concluait cependant la partie sur le point suivant, profitant d'une ultime faute de revers du Bâlois. Tout un symbole.
Roger Federer avait pourtant bénéficié d'une balle d'égalisation à deux sets partout à la relance dans le douzième jeu de cette manche. Sergiy Stakhovsky manquait alors sa première balle de service, mais profitait d'un retour de revers slicé bien trop court du Bâlois pour écarter le danger. Le vent avait définitivement tourné.
"Tout le mérite lui revient"
"Je n'aurais pas pu mieux jouer", lâchait Sergiy Stakhovsky au micro de la BBC. "J'ai réussi tout ce que je voulais, réalisant notamment des volées incroyables. Quand on joue Roger à Wimbledon, c'est jouer deux personnes à la fois: Roger Federer et son double qui a écrit l'histoire ici. C'est magique", poursuivait l'Ukrainien, qui avait été battu dans les 19 premiers duels qu'il avait livrés face à des membres du top 10...
"Tout le mérite lui revient", relevait Roger Federer. "Il a servi et volleyé particulièrement bien. Je me suis montré trop hésitant sur les points importants, qu'il a bien mieux gérés que moi. Il a su gérer une pression très forte au moment de conclure."
Un boulevard pour Murray
Le quart de tableau de Roger Federer s'était pourtant ouvert un peu plus mercredi. L'abandon de John Isner (no 18), blessé à un genou, était en effet venu s'ajouter aux défaites subies d'entrée par Rafael Nadal (no 5) et Stanislas Wawrinka (no 11).
Le joueur le mieux classé de ce quart de tableau est désormais Nicolas Almagro (no 15), alors que le plus dangereux pourrait bien être Benoît Paire (no 25)... Favori de cette moitié de tableau, Andy Murray (no 2) peut d'ores et déjà songer à une deuxième finale consécutive à Church Road !