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Gstaad: la trajectoire singulière de Yann Marti

Le capitaine Severin Lüthi n'a pas hésité lundi à avaler des kilomètres pour suivre la rencontre de Yann Marti à Gstaad contre Daniel Gimeno-Traver. Un bon présage pour le joueur valaisan.

24 juil. 2014, 10:40
Il aura fallu trois sets, deux tie-break et deux jours à Yann Marti pour venir à bout de Daniel Gimeno-Traver.

Il paie encore ses raquettes. Mais demain, il sera peut-être appelé à défendre les couleurs de la Suisse en Coupe Davis. La trajectoire de Yann Marti est bien l'une des plus singulières que le monde du tennis peut proposer.

Victime à trois reprises d'une fracture de la malléole tibia péroné, l'enfant de Venthône n'a repris que depuis une année et demie le fil de sa carrière. Malgré une taille (1m73) qui ne correspond plus vraiment aux standards du jeu, son objectif de figurer bientôt parmi les cent meilleurs mondiaux n'a rien d'une utopie. Comme l'a compris Swiss Tennis.

Le capitaine Severin Lüthi n'a pas, ainsi, hésité lundi à avaler des kilomètres pour, après avoir entraîné Roger Federer, suivre la rencontre de Yann Marti à Gstaad contre Daniel Gimeno-Traver. Mercredi, c'est le chef du Sport d'élite de Swiss Tennis Alessandro Greco qui était présent au bord du court pour le huitième de finale contre Marcel Granollers. "Les relations entre Swiss Tennis et Yann sont en passe d'être normalisées, précise le conseiller du joueur Blaise Craviolini. Le soutien de Swiss Tennis va se concrétiser".

Un joueur assagi

La longue "retenue" de Swiss Tennis s'explique aisément. Yann Marti, comme le reconnaît Blaise Craviolini, n'a pas eu un "comportement irréprochable" par le passé. Mais depuis le dernier dérapage, cette finale perdue en août dernier dans un Future à Lausanne sur un point de pénalité, le joueur s'est assagi. Il a, surtout, commencé à obtenir des résultats pour susciter l'intérêt de sa fédération. Swiss Tennis sait parfaitement que l'équipe de Suisse risque d'être privée de l'un de ses as en 2015. Le risque sera encore plus grand si l'équipe s'impose cette année. Yann Marti se profile comme un candidat crédible à une titularisation en simple si Roger Federer et/ou Stan Wawrinka devaient faire l'impasse sur la campagne 2015.

Mais dans l'immédiat, Yann Marti continuera à vivre le quotidien d'un "journeyman" du tennis. Après Gstaad, il disputera le Championnat de Suisse des interclubs pour Cologny. Il ne pouvait pas renoncer à la prime d'engagement offerte par le mécène russe du club. Il s'envolera ensuite pour New York où il disputera les qualifications de l'US Open. On rappellera qu'il avait été à... un point d'entrer dans le tableau final de Wimbledon. "Le dur est sa meilleure surface" salive Blaise Craviolini.

Un rendez-vous crucial

Outre l'enjeu financier - 35 754 dollars offerts aux perdants du premier tour du tableau principal -, passer le cap des qualifications à l'US Open sera crucial pour Yann Marti. Une qualification marquera une nouvelle étape dans sa carrière: une première participation dans un tournoi du Grand Chelem deux mois après sa première victoire sur le Circuit de l'ATP Tour. Elle lui permettra, et c'est peut-être le plus important, de balayer les derniers doutes émis par les sceptiques quant à sa faculté de mener une véritable carrière de joueur professionnel.

On ne sait pas aussi si son éventuelle réussite à New York incitera sa petite soeur Sandy à miser pleinement sur le tennis. Même si elle est Championne de Suisse en titre de halfpipe à 22 ans, la cadette possède un réel talent avec une raquette en main. "Elle joue les sparrings pour Yann, souligne Blaise Craviolini. Croyez-moi, elle est un véritable phénomène." Ils sont deux dans la famille.

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