Perdre la finale d'un Masters 1000 au jeu décisif du troisième set peut procurer une frustration énorme. Même s'il convient qu'"il est difficile de partir sans la coupe du vainqueur après avoir tant donné", Roger Federer quitte Indian Wells et son désert avec la conviction qu'il est bien de retour aux affaires. Sa défaite dimanche 3-6 6-3 7-6 (7/3) devant Novak Djokovic n'ébranle en aucun cas ses certitudes.
Après sa finale à Brisbane, sa demi-finale à Melbourne et son titre à Dubaï, le Bâlois a apporté en Californie une confirmation éclatante. Après une année 2013 en partie gâchée par une blessure au dos qu'il avait contractée justement à Indian Wells, Roger Federer a retrouvé cette légèreté dans son déplacement sans laquelle rien ne serait possible. "J'ai très bien joué durant tout ce tournoi, lâche-t-il. Même en finale, j'ai le sentiment d'avoir été à la hauteur. J'ai vraiment bien bougé".
Au premier set, Roger Federer a, ainsi, réussi une véritable démonstration face à un Djokovic qui a reconnu qu'il ne "pouvait absolument rien faire". Le Serbe a su, toutefois, élever le niveau de son jeu à partir de la fin du deuxième set pour prendre les commandes de cette finale. Il est vrai que le revêtement plutôt lent du Central d'Indian Wells a servi ses desseins. Dans la troisième manche, Djokovic a fait la course en tête avant de, comme la veille face à John Isner, caler au moment de conclure. Federer réussissait deux jeux magnifiques pour égaliser à 5-5 et pour mener ensuite 6-5. Mais Djokovic devait finalement retrouver tous ses esprits pour rafler la mise au jeu décisif.
Bilan positif
"Malgré cette défaite en finale, le bilan que je tire de ce premier Masters 1000 de l'année est extrêmement positif, poursuit Roger Federer. J'ai vraiment retrouvé cette confiance que j'avais perdue l'année dernière. Je suis même surpris de rejouer aussi bien aussi... vite." Il doit cette "renaissance" à cette préparation foncière qu'il a pu conduire de manière idéale en décembre dernier à Dubaï. Il s'est rebâti un physique. "Je me lève le matin sans ressentir la moindre douleur, poursuit-il. Et le soir, je vais me coucher sans me demander si cela ira mieux demain. Ces mauvaises pensées sont parties. Tout devient plus facile. On se sent à nouveau à la fois heureux et inspiré". Le plus réjouissant sans doute vient de cet aveu qui peut étonner: "Je ne suis pas à mon meilleur niveau. J'ai encore une bonne marge !"
Sur le plan comptable, son début d'année avec 19 victoires contre 3 défaites, est récompensé par le gain de trois places au classement technique de l'ATP. Il est désormais cinquième à 105 points seulement de David Ferrer. A la Race, le classement qui ne tient compte que des résultats obtenus depuis le 1er janvier, Federer occupe, avec 2010 points, la deuxième place derrière Stanislas Wawrinka (2380). "Etre quatrième ou troisième du classement technique importe peu, lâche-t-il. La place de no 1 mondial est, en revanche, un bel objectif. Mais aujourd'hui, il serait prématuré de voir aussi loin. Je n'oublie pas que des voix, il y a quelques mois à peine, affirmaient que je ne pourrais plus jouer au tennis..."
Dimanche soir déjà, Roger Federer s'est envolé pour la Floride. Sa participation toutefois au Masters 1000 de Miami qui débute jeudi n'est pas encore officialisée. "Je veux voir sur place comment je me sens, dit-il. Mais normalement, je suis partant !" Avec l'ambition peut-être d'arriver à Genève pour la rencontre de Coupe Davis contre le Kazhakstan dans le costume du meilleur joueur de l'année. Avant de réaliser l'union sacrée à Palexpo, Roger Federer et Stanislas Wawrinka s'apprêtent à livrer un beau duel à Key Biscayne.