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"Je marche beaucoup à l'envie"

Sa blessure, ses rêves et les interclubs: de passage à Nyon, Timea Bacsinszky se livre.

11 juin 2012, 00:01
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sports@lacote.ch

Sur le court central de Bois- Bougy, Timea Bacsinszky s'amuse. Avec son sparring-partner tout d'abord; avec les juniors du TC Nyon ensuite. Le sourire de la Vaudoise en dit long, elle qui a dû affronter les affres d'une grosse blessure l'an dernier. Au jourd'hui, "Timi" a retrouvé le circuit professionnel et le plaisir de jouer, tout simplement. Cela s'est vu jeudi, lors de son entraînement à Nyon, club avec lequel elle dis putera les interclubs de LNA, cet été. Après avoir échangé des balles avec les jeunes, s'être pliée avec bonne humeur aux séances photos et autographes, la Suissesse de 23 ans - elle les a fêtés vendredi - a prolongé la partie en tête-à-tête avec "La Côte".

Vous êtes revenue sur le circuit en février après cette longue blessure. Comment s'est passé ce re tour?

En décembre déjà, j'ai gagné les championnats suisses deux mois après mon ablation de matériel dans mon pied (ndlr: on lui a re tiré des plaquettes de métal et des vis) et huit mois après mon opération. Les filles ont pu progres ser. Moi, je reviens et m'impose. Je ne m'y attendais pas. C'était énorme, incroyable même.

Ensuite, ce fut un retour tranquille sur le circuit. Je ressentais encore des douleurs, c'est pourquoi j'ai renoncé à l'Open d'Australie. Depuis la Fed Cup en février, l'épaule puis mes abdos m'ont chicané. Je n'avais pas envie de jouer Roland-Garros dans ces conditions, mais plutôt de m'entraîner. Je me sens désormais relativement bien.

Cette blessure au pied fut votre premier gros coup d'arrêt. Mentalement, comment avez-vous vécu cette période?

C'était très long et l'été passé vraiment pas facile. Tu restes à la maison, immobile, alors que le monde autour de toi avance. A la fin, je n'en pouvais plus. Je me sentais fébrile. Surtout que je suis une personne qui n'arrive pas à rester longtemps sans rien faire. J'ai donc dû constamment m'occuper l'esprit. Je n'avais que peu de chance de rejouer à un ni veau professionnel. Mon retour montre que je suis une guerrière.

Cette blessure vous a-t-elle changé?

Quand j'ai recommencé, j'évoluais avec un handicap. J'ai donc pensé plus tactique, joué plus intelligemment, de manière mieux réfléchie. Cela a mis à l'épreuve ma capacité d'adapta tion. Mon pied, je le sens tous les jours, même si ce n'est plus gênant. Je n'oublierai jamais ce que mon préparateur physique m'a dit: "Le jour où tu accepteras ta blessure, tu auras moins mal."

Et donc?

C'est ce que j'ai fait. C'est un état d'esprit à avoir. J'ai aussi davantage travaillé physiquement. Je suis plus explosive sur dur qu'avant. Dorénavant, mon ob jectif est d'avoir la niaque tous les jours, peu importe où je joue.

Vous êtes retombée au 440 e rang mondial, mais au bénéfice d'un classement protégé (encore sur trois tournois et un Grand Chelem). Reste que le chemin pour retrouver le Top 40 est long et difficile...

J'y suis déjà arrivée une fois, c'est un indicatif, je sais donc que je peux le faire. Mais je reste bien consciente que cela implique, sur certains points, encore plus de "sacrifices". Même si le terme n'est pas vraiment bien choisi, car je fais ce que j'aime. Je marche beaucoup à l'envie, mais cette envie doit venir de moi, et de moi seule (elle insiste) . Aujourd'hui, je désire vraiment redevenir 37 e mondiale (ndlr: son meilleur classement) . Si je me sens bien, ce ne sera presque qu'une question de mental.

Votre premier succès sur le circuit WTA après votre retour, était-ce la fin du tunnel?

Cela signifiait énormément et c'était tellement d'émotions! J'en ai pleuré. J'ai gagné 7-5 au troisième set après avoir été me née 5-3, au 1 er tour d'Indian Wells. J'étais déjà passée tout près au tournoi précédent, à Acapulco. C'était fort. Une grande fierté.

Cet été, vous défendrez les couleurs du TC Nyon. Que représentent pour vous les interclubs?

Jouer en Suisse est toujours un plaisir, même si on n'en a plus vraiment l'occasion maintenant que le tournoi WTA de Zurich a disparu. Les interclubs demeurent d'excellents souvenirs. J'ai notamment joué mes premières rencontres à Epalinges, en compagnie de Prisca (Birchler, la capitaine du TC Nyon). J'ai aussi en mémoire un match contre Steffi Voegele à Neuchâtel. A Nyon, mes amis et ma maman vont ainsi pouvoir venir me voir jouer. Mon come-back est également l'occasion d'en profiter pour les disputer.

En août, les interclubs suivent les Jeux de Londres. Les JO, y pensez-vous?

Depuis petite, les Jeux olympiques me font rêver. Pékin est un souvenir particulier. Il y a quatre ans, j'étais la plus jeune de la délégation suisse. Aux Jeux, il n'y a pas seulement l'aspect sportif. Je n'étais pas au courant de tout, et je n'ai pas pu assez en profiter. J'ai gardé mon classement proté gé exprès pour les JO de Lon dres. Je remplis tous les critères de Swiss Olympic. Maintenant, j'attends de savoir si je serais retenue ou non.

Avant cela, quel va être votre programme, puisque vous faites l'impasse sur le gazon et Wimbledon?

Je vais m'aligner dans de plus petits tournois. Le 18 juin à Lanzerheide, puis des Challengers. Ensuite, tout dépendra de mes résultats. Je verrai si j'utilise mon dernier classement protégé pour l'US Open, ou alors pour l'Open d'Australie. Cela me pousse à bien planifier ma saison. Maintenant, si je dois chiffrer mon objectif, j'aimerais bien réintégrer le Top 100 l'an prochain.

Aujourd'hui, après ces mois de galère, de quoi rêve Ti mea?

(Elle marque une petite pause et sourit) Je rêve de rester en bonne santé et de faire tout le temps les bons choix...

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