"J'aurais pu mieux faire !" Roger Federer ne se voile pas la face. Le Bâlois est parfaitement conscient d'être quand même passé à côté de cette demi-finale.
"La grande force de Djokovic est son retour. Il relance comme Agassi, explique-t-il. Il ne prend pas trop de risques, mais il trouve très vite la bonne cadence et la bonne longueur. Il joue fort et à plat et il n'offre pas à son adversaire d'énormes possibilités de varier le jeu. Alors ce fut dur ce soir puisque j'ai dû d'entrée de jeu tout faire pour stopper l'hémorragie..."
Ce début de match fut crucial avec seulement deux malheureux points gagnés pour Roger Federer dans les trois premiers jeux, lui qui est pourtant l'homme des débuts de match "canons". "J'ai manqué de réussite au service. Je n'étais pas suffisamment bon en revers, se reproche le Bâlois. Mais le crédit doit toutefois revenir à Novak. Il a livré un début de match vraiment remarquable. Il était libéré. Et quand il mène au score, il est encore plus fort."
Le Bâlois a cru en ses chances de renverser le cours de la partie après le gain du troisième set. "Il a baissé d'un ton. Quant à moi, j'ai commencé à être dans le bon rythme, dit-il. Vous savez, la marge qui sépare deux joueurs est souvent très étroite. C'est pourquoi j'y ai toujours cru."
Malheureusement, tout s'est précipité avec ce break concédé au huitième jeu sur un passing heureux dévié par la bande et sur un retour dans les pieds alors que Federer avait fait le choix de suivre sa seconde balle au filet. "Roger n'aurait peut-être pas dû prendre une telle option sur cette balle de break, regrette Severin Lüthi. Mais Roger ne perd pas cette demi-finale sur ce quatrième set. Il n'avait aucun droit à l'erreur dans cette manche. Il n'est jamais évident de jouer avec le couteau sous la gorge. Il perd le match sur les deux premiers sets. On aurait dit que Djokovic jouait avec un ballon de foot. Il a fait ce qu'il a voulu avec la balle."