Sauver cinq balles de match au premier tour et cueillir le titre quatre jours plus tard: tel fut le parcours singulier de Roger Federer à Shanghaï.
A un point de l'abîme mercredi contre l'Argentin Leonardo Mayer, Roger Federer a cueilli dimanche le 81e titre de sa carrière, son 23e en Masters 1000. Il s'est imposé 7-6 (8/6) 7-6 (7/2) devant Gilles Simon. La veille, il avait touché au génie devant Novak Djokovic qu'il a battu 6-4 6-4 pour son 60e succès de l'année.
Face à Simon, le Bâlois n'a pas évolué dans un registre aussi exceptionnel que devant le Serbe. Mais dans un registre suffisant pour lui permettre de barrer la route au "tombeur" de Stan Wawrinka mercredi. De rappeler aussi à toute la France du tennis combien il sera ardu de le battre le mois prochain à Lille lors de cette finale de la Coupe Davis tant attendue.
Cette finale a épousé un scénario bien étrange. Federer a gagné le premier point de la partie avant de perdre les... huit suivants. Mené 2-0, le Bâlois a pu recoller au score à 5-5 en exploitant l'unique mauvais jeu du match du Niçois de Neuchâtel. Avec une balle de premier set dans sa raquette, à 6/5 dans le jeu décisif, et deux de seconde manche à 5-4 15-40, Gilles Simon a pu entretenir le rêve de devenir le cinquième joueur français à enlever un Masters 1000 après Guy Forget, Cédric Pioline, Sébastien Grosjean et Jo-Wilfried Tsonga. Mais les deux fois, la porte s'est refermée très brutalement.
Roger Federer enlevait la première manche sur une merveille de passing de revers le long de la ligne. Dans le second jeu décisif, il a opté pour l'attaque à outrance. Il n'a pas hésité à suivre ses retours pour interdire à Simon d'installer son jeu. Tout est allé alors beaucoup trop vite pour le Français qui a perdu les cinq derniers points de cette finale.
Ce titre à Shanghaï change tout pour Roger Federer. Le Bâlois a, en effet, une chance raisonnable de ravir ces prochaines semaines la première place mondiale à Novak Djokovic. Il accuse désormais moins de 1000 points de retard (8020 contre 9010) à la Race sur le Serbe. Federer peut théoriquement en gagner 3190 avec Bâle, Paris-Bercy, le Masters et la Coupe Davis. Et pour Novak Djokovic, la naissance imminente de son premier enfant l'incitera peut-être à revoir ses priorités pour la fin de saison.