Il tient désormais Roger Federer dans sa ligne de mire. Victorieux de l’US Open, Rafael Nadal a cueilli à New York son 19e titre du Grand Chelem. Il ne lui en manque plus qu’un pour égaler le record du Bâlois.
Rafael Nadal s’est imposé 7-5 6-3 5-7 4-6 6-4 après… 4h49' de jeu devant Daniil Medvedev pour conclure sa quinzaine qui ne fut pas vraiment de tout repos. Avant cette finale magnifique contre un formidable Daniil Medvedev, il avait déjà dû s’employer vendredi pour mettre un terme au parcours de Matteo Berrettini, cet Italien qui sait jouer à la perfection sur d’autres surfaces que la terre battue.
Malgré sa science du jeu, sa malice, son formidable coup d’oeil et la confiance accumulée au cours d’un été magnifique qui l’a vu remporter vingt matches depuis le 31 juillet, Daniil Medvedev n’a finalement pas pu s’opposer à un Rafael Nadal à la rage de vaincre toujours aussi décuplée. Un Rafael Nadal porté aussi vers un élan offensif qui l’a conduit à… 66 reprises au filet. Ce fut bien là son salut.
Cette volonté d’aller vers l’avant a, en effet, été la clé de son succès. Jamais le Majorquin n’aurait gagné un quatrième US Open s’il n’avait pas donné à son jeu un caractère aussi offensif. Face à la cadence imposée par Daniil Medvedev en finale, coller à la ligne de fond aurait été suicidaire.
Cette finale a épousé un scénario improbable. Rafael Nadal a, en effet, mené 7-5 6-3 3-2 et service à suivre avant de caler alors qu’il voyait pratiquement la ligne d’arrivée. Le dos au mur alors que la défaite semblait consommée, Daniil Medvedev ne fut pas loin de réussir une remontada encore plus fantastique que celle de Fabio Fognini il y a quatre ans sur ce même court. L’Italien demeure le seul joueur à avoir battu Rafael Nadal dans un tournoi du Grand Chelem après avoir perdu les deux premiers sets.
Revenu à deux sets partout, Daniil Medvevev a vraiment eu sa chance dans le cinquième set. Il a, en effet, bénéficié de trois balles de 2-0 avant de se procurer une balle d’égalisation à 5-5 alors qu’il avait accusé deux breaks de retard dans cette ultime manche. Malgré cette défaite, Daniil Medvedev quitte New York avec la conviction qu’il a refondé en quelque sorte le «Big Four». A 23 ans, l’avenir lui appartient.
Avec cette victoire qu’il a arrachée en jetant ses dernières forces dans la bataille, Rafael Nadal a fait coup double. Elle le place, en effet, en position de force pour terminer l’année à la première place mondiale et elle lui offre, enfin, l’occasion en janvier prochain à Melbourne d’égaler le record des 20 titres du Grand Chelem de Roger Federer. Le rendez-vous australien est pris. Il promet tant.