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Timea Bacsinszky: «Je connais le chemin à suivre»

La Vaudoise a ressorti la raquette il y a dix jours et a toujours le feu sacré. Mais difficile pour elle de se projeter sur cette année 2020.

28 mai 2020, 13:34
La joueuse de tennis suisse Timea Bacsinszky pose apres un entrainement sur un terrain de Swiss Tennis le mardi 26 mai 2020 à Bienne.

«Cela ne serait-il pas le moment idéal pour arrêter ma carrière, non?» Que ses fans se rassurent: malgré toutes les bonnes raisons qui pourraient la conduire à ranger sa raquette, Timea Bacsinszky ne formule cette interrogation que sous la forme d’une boutade.

A bientôt 31 ans – elle les fêtera le 8 juin –, avec son classement qui a chuté à la 267e place et toutes les incertitudes liées à la pandémie du coronavirus concernant la reprise de la saison, Timea Bacsinszky aurait pu très bien tirer la prise une fois pour toutes. Mais il n’en est rien. «Je suis toujours animée par la passion de la compétition, a-t-elle confié à Keystone ATS. Je veux revenir!»

«Je connais le chemin que je dois suivre, poursuit-elle. Je suis déjà revenue après mes deux opérations au pied et à la main. J’ai pu mesurer ce qu’il en coûte: du temps, de l’énergie et de la patience.» Celle qui fut demi-finaliste à Roland-Garros en 2015 et en 2017 a, il est vrai, donné deux belles leçons de courage lors de ses deux come-backs qui semblaient si improbables.

«Des objectifs clairs»

Le troisième sera tout aussi périlleux. Blessée au dos l’automne dernier, la Vaudoise s’était accordé une longue pause avant de reprendre le collier en février. «J’avais des objectifs clairs dans mon esprit: être prête en avril pour la phase finale de la Fed Cup à Budapest avant d’enchaîner avec Roland-Garros, Wimbledon et Lausanne, explique-t-elle. Mais il y a eu cette pandémie, qui a tout changé.»

J’ai repris la raquette depuis une dizaine de jours. Je retrouve doucement les sensations.
Timea Bacsinszky 267e joueuse mondiale à la WTA

Elle l’a surtout stoppée net dans son élan: «C’était le flou total au début. Fallait-il poursuivre l’entraînement avec la même intensité ou pas? Mais au fil des jours, je suis parvenue à gérer cette situation. Maintenant, j’ai repris la raquette depuis une dizaine de jours. Je retrouve doucement les sensations. Je me maintiens physiquement», souligne-t-elle.
 


«Mais le fait de n’avoir pas devant nous des objectifs précis et un véritable calendrier peut nous amener à ne pas être suffisamment dur avec nous-mêmes, de laisser passer des choses.» On le voit, Timea Bacsinszky n’a pas encore basculé en mode compétition. «Mais cela ne m’inquiète pas. Cette bascule, je la ferai le jour où il le faudra», souffle-t-elle.

«L’un des derniers sports à reprendre»

Ce fameux jour n’est pas pour demain à entendre la Vaudoise. «Ne vaudrait-il pas mieux tirer le rideau sur cette année 2020 et bien réfléchir à un calendrier de reprise en 2021? Le tennis sera l’un des derniers sports à reprendre en raison des restrictions imposées pour les voyages, souligne-t-elle. Faudra-t-il observer une quarantaine pour jouer en Asie, où la WTA a tant investi, ou ailleurs? Et comment fera-t-on pour les joueuses chinoises?»

Davantage que les tournois nationaux que Swiss Tennis s’apprête à organiser, Timea Bacsinszky entend, dans un premier temps, privilégier les interclubs qui se dérouleront du 28 juillet au 9 août. «En raison des circonstances, on pourrait développer ces interclubs pour en faire un grand événement», propose-t-elle.

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Comme elle, ses coéquipières de l’équipe de Fed Cup sont prêtes à jouer le jeu pour revitaliser une compétition qui en a bien besoin. «Que Timea se rassure! Les interclubs seront une grande réussite cette année», promet Alessandro Greco, le chef du Sport d’élite de Swiss Tennis. Contrairement aux éditions 2013, 2018 et 2019, Timea ne devrait pas défendre les couleurs du TC Nyon, désormais en LNB.

Une marche de 41 km

Comme tout un chacun, Timea Bacsinszky a appris bien des choses sur elle durant ces trois mois de semi-confinement. «La première, c’est que j’aimais vraiment marcher. Ainsi, un jour, j’ai fait une marche de… 41 km. Je suis partie de chez moi pour un long tour dans la région en passant notamment par la Tour de Gourze», lâche-t-elle.

«On comprend alors pourquoi la Suisse peut être si belle. J’ai aussi pris du temps pour moi, pour réfléchir sur notre manière de consommer, pour trouver des alternatives en…. cuisine. Et surtout, j’ai pris soin de ma mère. Je veux, aussi, remercier toutes les personnes qui ont œuvré pour que cette période de semi-confinement se passe le mieux possible», conclut-elle.

Laurent Ducret, ats

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