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14 ans requis contre l'ex-cadre de natation suisse

L'homme n'a montré aucun regret. Cet ex-cadre de la natation suisse est accusé de 400 délits sexuels commis entre 1998 et 2007. Le ministère public tessinois requiert 14 ans de prison contre lui.

07 août 2013, 18:01
Le procès se tient en ce moment à Lugano.

Le ministère public tessinois a requis mercredi quatorze ans de prison contre l'ex-cadre de la natation suisse qui comparaît depuis lundi devant la Cour d'assises de Lugano (TI). Ce Tessinois aujourd'hui âgé de 71 ans est accusé de près de 400 délits sexuels commis entre 1998 et 2007 sur plus d'une quinzaine de mineurs.

L'accusé s'est rendu coupable de grosses fautes, mais ne montre guère de signes de regret, a argumenté le procureur Amos Pagnamenta. Au contraire, il a toujours cherché à se justifier.

L'acte d'accusation mentionnait 400 délits et une quinzaine de victimes, mais il y en a eu bien davantage, a poursuivi le procureur dans son plaidoyer. En effet, le document n'a pris en compte que la période de 1998 à 2007, les abus commis auparavant étant désormais prescrits.

Liste de "conquêtes"

Les premières contraintes sexuelles commises par l'ancien entraîneur de l'équipe suisse de natation, dont il avait conduit la délégation aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000, remontent à plus de 45 ans, selon l'accusation. Flavio Bomio a tenu la liste de ses "conquêtes", un document qui contient plus de quarante noms, a relevé le procureur.

En tant que directeur du Club de natation de Bellinzone, l'ex-entraîneur a eu beau jeu, estime le ministère public. Selon lui, Flavio Bomio profitait consciemment de son autorité, de sa réputation, de son influence et de l'attachement des enfants au club.

Accusé de contrainte sexuelle, actes d'ordre sexuel commis sur des personnes incapables de discernement ou de résistance ainsi qu'abus sexuels sur des enfants, le prévenu a reconnu les faits, sans en admettre vraiment la gravité. Il conteste en particulier avoir exercé la moindre pression sur ses victimes.

Pas de "réel regret"

A la question des juges de la Cour d'assises de Lugano de savoir s'il ne lui est jamais venu à l'idée, même a posteriori, que les jeunes aient accepté ses agressions uniquement en raison de sa position dominante et de sa réputation, l'accusé a répondu "non".

Pour le convaincre du contraire, le président du tribunal a lu des déclarations de certaines victimes. Leur entraîneur leur faisait peur, ressort-il de plusieurs procès-verbaux d'auditions.

Le procureur a critiqué l'absence de "réel regret" chez l'accusé. Selon lui, l'ancien entraîneur a en revanche toujours cherché à se justifier, se disant lui-même victime de sa nature ou regrettant de ne pas être né dans la Grèce antique.

Le procès devrait se poursuivre jeudi à Lugano. La date du jugement n'est pas encore connue.

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