Très marquée par sa récente visite dans un camp de réfugiés en Jordanie, la conseillère fédérale a évoqué le sort incertain de ces milliers de personnes poussées à l'exil et a posé la question: Que pouvons-nous faire face à cette situation ? En faisons-nous assez ?
Décrivant les conditions du camp de Za'atari, à quelques kilomètres de la frontière syrienne, presque aussi grand que la ville de Winterthour avec ses 90'000 réfugiés dont plus de la moitié étaient des enfants, elle a rappelé les souffrances endurées par les familles, la faim, la peur et la fatigue.
La Jordanie, qui compte moins d'habitants que la Suisse, a accueilli ces trois dernières années plus de 600'000 réfugiés syriens, a rappelé la cheffe du Département fédéral de justice et police. (DFJP). Dans toute la région, ce sont près de trois millions de réfugiés. Peu nombreux sont ceux qui viennent ensuite en Europe.
Suisse solidaire
Malgré tout, plusieurs milliers d'entre eux tentent leur chance, ce qui pose un véritable défi à l'échelle internationale et européenne. La Suisse ne peut pas porter seule un tel fardeau. Elle doit veiller à soutenir les pays voisins de la Syrie, être solidaire des pays du sud de l'Europe, porte d'entrée des réfugiés, mais aussi relever le défi à l'intérieur de ses frontières.
"La proposition qui reviendrait de facto à abolir le droit d'asile dans notre pays est honteuse: elle est contraire à l'une des principales traditions de notre pays", a martelé la socialiste bernoise. Cette tradition doit s'exprimer de manière très concrète, à savoir venir en aide aux personnes en détresse.