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Abus sexuels: treize ans de prison pour le thérapeute bernois

Le thérapeute qui a abusé d'une centaine d'enfants et de handicapés durant trente ans a été condamné vendredi à 13 ans de prison et à une mesure institutionnelle.

21 mars 2014, 17:14
Le Ministère public a réclamé mardi quinze ans de prison assortis d'un internement contre le thérapeute bernois accusé de pédophilie.

Le thérapeute accusé de pédophilie a été condamné vendredi à 13 ans de réclusion et à une mesure institutionnelle par le Tribunal régional de Berne. L'accusé, poursuivi pour des abus sexuels commis sur des enfants et des adultes handicapés, échappe à l'internement.

Cet homme âgé de 57 ans a été reconnu coupable notamment d'actes d'ordre sexuel sur des enfants, ainsi que d'actes d'ordre sexuel sur des personnes dépendantes. L'accusé avait reconnu avoir abusé durant près d'une trentaine d'années de 114 personnes handicapées dans différentes institutions. En raison de la prescription, seuls 33 cas avaient été retenus par la justice.

Longue impunité

Le président du tribunal Urs Herren a jugé extrêmement grave non seulement le nombre des abus sexuels mais aussi la durée durant laquelle ils avaient été commis. Lors de la lecture du verdict, il s'est demandé comment l'accusé avait pu agir durant plusieurs décennies en toute impunité.

Le fait que les victimes du thérapeute étaient essentiellement des enfants et des jeunes adultes gravement handicapés peut expliquer que le prévenu a pu sévir si longtemps sans être inquiété. Ce sont les déclarations de deux pensionnaires d'un home argovien pour handicapés en 2010 qui ont permis l'arrestation de cet homme.

Lors de la lecture du verdict, le président a évoqué les abus commis sur une fillette âgée de 3 ans durant un trajet en voiture. Lors de l'instruction, le thérapeute avait précisé que la mère de l'enfant qui était au volant n'avait rien remarqué de ses agissements.

Pas d'internement

Le tribunal n'a cependant pas suivi le Ministère public qui avait réclamé une peine de 15 ans de prison, assortie d'un internement simple. La procureure considérait comme insuffisante une mesure thérapeutique institutionnelle, jugeant incertaines les chances de succès d'une telle thérapie.

Pour le Tribunal régional de Berne, les conditions pour prononcer un internement ne sont pas remplies. Cette peine peut seulement être appliquée lorsque toutes les autres mesures ne suffisent plus.

Mesure thérapeutique

Le président a précisé qu'une mesure thérapeutique institutionnelle est prononcée pour une durée de 5 ans mais peut être renouvelée. En l'absence de résultats, il reste toujours l'internement, a-t-il relevé. Indépendamment de l'aspect abject des abus, l'accusé a commencé à prendre conscience de ses actes, a ajouté le magistrat.

Reste que les proches des victimes n'ont pas caché leur déception après que le tribunal bernois a renoncé à prononcer une mesure d'internement. Le Ministère public n'a de son côté pas encore décidé s'il allait faire appel du jugement.

Lors de son audition lundi, le quinquagénaire avait affirmé ne pas s'être rendu compte des souffrances qu'il infligeait à ses victimes. Placé devant ses actes, le prévenu avait dit être parti du principe que les relations étaient consenties. Il a sévi dans plusieurs communes, notamment à Renan dans le Jura bernois.

La défense avait plaidé en faveur d'une peine de dix ans de prison suspendue au profit d'une mesure thérapeutique institutionnelle. L'avocat commis d'office a expliqué que son client devrait sans doute accepter le verdict.

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