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Cinq ans après, l'accident de car de Sierre toujours dans les mémoires

Le terrible accident de car dans le tunnel de Sierre a 5 ans ce lundi. Depuis 2 ans, la procédure a été classée, mais le souvenir de cette tragédie qui a coûté la vie à 28 personnes reste dans les mémoires.

10 mars 2017, 07:35
/ Màj. le 13 mars 2017 à 15:00
L'accident avait endeuillé toute la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas.

Cela fera cinq ans lundi que 28 personnes, dont 22 écoliers belges et néerlandais, perdaient la vie dans un accident de car à Sierre (VS). Aujourd'hui, personne n'a oublié, même si aucune commémoration officielle n'est prévue en Suisse.

C'était un mardi soir peu après 21h00. Un autocar belge dévie de sa trajectoire dans le tunnel de l'autoroute A9 à la hauteur de Sierre et percute frontalement un mur en béton à l'extrémité d'une place d'évitement.

Le bilan est effroyable: 28 morts, dont 22 enfants, et 24 enfants blessés. Le car transportait deux classes des villes flamandes de Lommel et d'Heverlee (B) après des vacances de neige passées à St-Luc, dans le Val d'Anniviers.

Liens tissés

Neuf corporations de sauveteurs interviennent sur place. Ils parviennent à sauver 24 vies. Depuis, beaucoup d'entre eux, sinon tous, gardent des images du drame gravées en eux. "On en reparle encore de temps à autre", confie à l'ats Reynold Favre, chef des pompiers de Sierre.

Certains secouristes ont tissé des liens avec quelques familles endeuillées. Ils communiquent par courrier ou via les réseaux sociaux. "Certaines familles viennent à Sierre et demandent à se rendre dans le tunnel. On les accompagne", poursuit Reynold Favre.

Rituel annuel

Le chef des pompiers de Sierre garde personnellement contact avec plusieurs familles qui ont perdu un enfant dans le drame. "J'ai quelques échanges écrits par année. Mais avec le temps, ça va en diminuant".

Depuis 2013, Reynold Favre et quelques collègues se recueillent chaque 13 mars au-dessus du tunnel, sur l'emplacement et à l'heure même de l'accident. "Chaque secouriste a son propre rituel. Celui qui dit qu'il n'y pense plus, je ne le crois pas", lâche le chef des pompiers sierrois.

Lieux de mémoire

A Sierre, les autorités n'organisent pas de commémoration officielle cette année. "En 2015, nous avons inauguré un mémorial en présence des familles et des autorités suisses, belges et néerlandaises. Nous voulions justement offrir un espace de souvenir et de recueillement permanent au-dessus de l'endroit de l'accident à toutes les personnes touchées par le drame", rappelle Jérôme Crettol, secrétaire communal à Sierre.

St-Luc a commémoré le drame en 2013: sur les hauts du village valaisan un rocher provenant de la montagne du Thounot a été installé muni d'une plaque rappelant les prénoms des enfants décédés dans l'accident.

En Belgique, une courte cérémonie du souvenir aura lieu lundi à Lommel, a indiqué à l'ats la commune. Elle se déroulera dans le respect de l'intimité des familles en fin de journée au mémorial érigé près de l'école.

Procédure classée depuis près de deux ans

La procédure pénale ouverte après l'accident de car de Sierre a été classée il y a bientôt deux ans. Depuis, aucun nouvel élément n'a justifié une réouverture du dossier.

En été 2015, le Tribunal fédéral (TF) a rejeté les recours des parents de deux victimes de l'accident. Ils contestaient le classement de la procédure pénale.

Le TF a confirmé la décision du Tribunal cantonal valaisan. Ce dernier avait jugé que le décès du chauffeur du car lors du drame justifiait un classement de l'affaire.

Depuis, aucun élément nouveau n'a justifié une réouverture du dossier. En automne 2016, les Pays-Bas auraient demandé par voie diplomatique à la Suisse un échantillon de sang du chauffeur sur mandat de parents soupçonnant des tendances suicidaires chez celui-ci. Mais aucune demande officielle n'est parvenue au Ministère public, a confirmé à l'ats le premier procureur valaisan Olivier Elsig.

La paroxétine

Lors de l'instruction, des expertises avaient montré que le chauffeur de 34 ans souffrait d'une pathologie coronarienne. Mais aucun élément concret n'a permis d'imputer à cette pathologie une éventuelle défaillance du conducteur.

Le chauffeur prenait un antidépresseur contenant de la paroxétine. Cette dernière peut favoriser une pulsion suicidaire en début de traitement.

Mais cet élément a été écarté par la justice valaisanne comme cause possible du drame, car le conducteur prenait ce médicament depuis deux ans et la dose standard avait été diminuée de moitié au début 2012 en vue d'un arrêt complet. De plus, son médecin traitant avait précisé qu'il n'avait aucune raison de penser que son patient était suicidaire.

 

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