Frédéric Hainard comparaît le 9 décembre prochain devant le Tribunal de police de Neuchâtel. L’ancien conseiller d’Etat est prévenu d’abus d’autorité, contrainte, faux dans les titres. On lui reproche des opérations policières dignes d’un «shérif» alors qu’il était ministre de l’économie. Il avait dû démissionner 14 mois après son élection, après des révélations à rebondissements, des affaires qui s’entrecroisent, sur les plans cantonal et fédéral.
Dans un récit d’une vingtaine de pages, mis en ligne ce lundi sur www.lameduse.ch, Dominique Arlettaz, ancien correspondant de l’Agence télégraphique suisse (ATS), retrace les épisodes de cette affaire. Mais il ne s’arrête pas là. D’abord pour rappeler que les premiers dérapages de Frédéric Hainard remontent à 2005, alors qu’il était policier. Mais surtout pour dénoncer les autorités policières, judiciaires et politiques de n’avoir rien tenté pour l’arrêter, alors qu’elles savaient.
C’est finalement tout un système qui est analysé sans complaisance par le journaliste, qui décèle une tendance, aux plus hauts niveaux, à «oublier ses fondements démocratiques». Et une propension des différents pouvoirs à s’éviter des conflits en gardant soigneusement la tête dans le sable. La preuve, c’est que tout le monde veut aujourd’hui «tourner la page». Sans analyse des dérives constatées? C’est peut-être risqué…