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Affaire Hildebrand: sincère mais maladroit, estime la presse

Les journaux helvétiques jugent le président de la BNS sincère mais maladroit. La presse critique les délateurs.

06 janv. 2012, 06:46
Pour l'ensemble de la presse helvétique, les explications du président de la BNS, Philipp Hildebrand, étaient sincères.

Philipp Hildebrand semble avoir plutôt convaincu la presse suisse de sa sincérité après ses explications au sujet des achats de devises de son épouse. Les éditorialistes pensent que la maladresse du président de la BNS ne doit pas impliquer sa démission.

Philipp Hildebrand s'est expliqué de manière convaincante, même si cette transparence a aussi mis en lumière sa maladresse, «voire une naïveté certaine», selon «Le Temps». Il conserve légitimement son poste mais il devra redorer sa crédibilité, indique le journal.

«Nous n'avons aucune raison de douter de sa sincérité», note «24 Heures». Au bout du compte, les événements aboutiront sans doute au durcissement du code de conduite de la Banque nationale suisse (BNS), et l'on ne peut que s'en féliciter, poursuit le quotidien.

Le «Tagesanzeiger» plaide aussi pour un règlement plus strict. Mais il ajoute qu'en l'absence de faits nouveaux, la Suisse ferait bien de ne pas laisser échapper une telle personnalité qui a beaucoup de qualités. «Depuis hier, l'autocritique en fait aussi partie.»

Digne de foi

Un mérite relevé également par la «Neue Luzerner Zeitung», qui a trouvé le président de la BNS «franc» et «digne de foi». La «Basler Zeitung» et l'»Argauer Zeitung» décrivent en outre son assurance et son éloquance, tout autant que son sérieux et son repentir.

«Il n'a ni menti ni triché. Il peut arguer de sa bonne foi», concède «Le Quotidien Jurassien», qui juge toutefois qu'une telle personnalité aurait dû s'abstenir de toute intervention sur les marchés dans un contexte aussi tourmenté - un avis partagé par l'ensemble de la presse.

Le «Quotidien Jurassien» estime que pour l'heure, l'affaire ne contraint pas Philipp Hildebrand à la démission, bien que ce dernier en sorte affaibli. «Faire et laisser faire sa femme», voilà une erreur qui lui enlève de son crédit, ajoute le journal.

Apporter la preuve

Plusieurs journalistes relèvent que nombreuses questions restent ouvertes. «Comment imaginer que les époux n'aient pas parlé ensemble d'une opération d'une telle importance ?», commente par exemple «La Liberté».

Selon la «Neue Zürcher Zeitung», pour que l'affaire puisse être classée, le président de l'institut d'émission monétaire doit essayer d'apporter la preuve qu'il a été au-dessus de tout soupçon, notamment en rendant public le message de l'ordre de transaction.

De son côté, «La Liberté» souligne que même si ces opérations ne contreviennent pas au règlement de la BNS, elles constituent non seulement une faute de goût mais aussi une faute politique. «Il se savait dans le collimateur de l'UDC depuis des mois, et aurait par conséquent dû s'abstenir de prendre le moindre risque.»

L'éditorialiste de «24 Heures» s'en prend du reste à ceux qui «n'ont pas hésité à fomenter un complot susceptible d'affaiblir la stabilité du pays». Ils ont tenté de «poignarder» le président de la BNS et mis en péril les institutions qu'ils se targuent de défendre. «Il faut savoir quitter la table lorsque la haine et le ressentiment prennent le pas sur la réflexion. Christoph Blocher devrait désormais y songer», conclut le journal.

Pour «Le Quotidien Jurassien», l'UDC réclame aujourd'hui la tête de M. Hildebrand avec une arrière-pensée évidente. En visant le patron de la BNS, elle vise «le Conseil fédéral lui-même».


 

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