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Affaire Maudet: le PLR genevois relâche la pression, Petra Gössi hausse le ton

Le comité-directeur du PLR genevois s’est une nouvelle fois réuni vendredi matin pour statuer sur l’avenir politique de son Conseiller d’Etat Pierre Maudet. Une séance lors de laquelle le parti a finalement décidé de ne pas prendre position.

23 nov. 2018, 09:23
/ Màj. le 23 nov. 2018 à 18:40
Vendredi matin, Pierre Maudet s'est exprimé devant les médias à l'issue de la séance du comité-directeur du PLR genevois. Le parti a décidé de ne pas se prononcer sur l'avenir politique de son Conseiller d'Etat.

Le comité directeur du PLR Genève s'est retrouvé vendredi matin pour rediscuter du sort du conseiller d'Etat Pierre Maudet. A l'issue de la réunion, à laquelle a assisté le magistrat, l'heure semblait plutôt à la désescalade.

Afin d'éviter des tensions, "nous n'avons pas trouvé opportun de prendre position sur le voyage à Abu Dhabi" de Pierre Maudet, a indiqué à l'issue de la séance, le président du PLR genevois Alexandre de Senarclens. Selon lui, les débats de vendredi se sont déroulés dans un "climat apaisé et soucieux de l'intérêt du parti".

 

 

 

Mardi, le comité directeur s'était déjà rencontré pour évoquer les ennuis judiciaires auxquels doit faire face son représentant au gouvernement genevois. M.de Senarclens avait parlé, alors, d'éventuellement demander, vendredi, "à Pierre Maudet de prendre ses responsabilités", sans utiliser le mot de démission.

Assemblée extraordinaire

Depuis mardi, des militants PLR se sont toutefois mobilisés en nombre pour réclamer la convocation d'une assemblée extraordinaire afin que la base du parti se prononce sur cette affaire. Cette assemblée extraordinaire doit se tenir le 6 décembre prochain, dans la foulée d'une assemblée des délégués déjà prévue de longue date.

La tenue de cette assemblée pourrait expliquer la soudaine volte-face du comité directeur et son absence de décision. Témoin de ce changement d'atmosphère: Pierre Maudet, qui s'était discrètement éclipsé mardi avant la fin de la réunion du comité directeur, s'est présenté brièvement vendredi, seul, devant les médias.

Le conseiller d'Etat a évoqué une séance qui s'est tenue dans un climat "constructif", avec la volonté de retrouver "l'apaisement et l'unité du PLR". De son côté, M.de Senarclens, qui s'était exprimé peu avant, avait souhaité "une résolution rapide de cette affaire pour le bien des institutions".

Appel à la démission

Petra Gössi ne l'entend pas de cette oreille. "Si j'étais Pierre Maudet, j'aurais déjà démissionné", a-t-elle déclaré à la RTS. La présidente du PLR Suisse ne voit pas comment le conseiller d'Etat genevois pourrait regagner la crédibilité qu'il a perdue.

"Ce qui est difficile, ce n'est pas la procédure pénale (en cours) ou les fautes qu'il a commises. Le plus difficile, c'est qu'il a menti. Il l'a déjà admis et avec cela il a mis en jeu toute sa crédibilité", affirme-t-elle.

Mme Gössi ajoute toutefois qu'elle a les mains liées, Pierre Maudet n'étant pas membre du groupe parlementaire PLR aux Chambres. Elle ne peut qu'attendre que le conseiller d'Etat "tire les conséquences" de ses actes. En dernier lieu, le PLR Suisse pourrait exclure toute sa section genevoise, "mais ce serait une option brutale", qui n'est pas dans les habitudes helvétiques.

Cinq prévenus

Pierre Maudet est poursuivi par la justice genevoise dans le cadre de son voyage qu'il a effectué à Abu Dhabi, en 2015, alors qu'il se trouvait déjà au gouvernement. Le conseiller d'Etat a été prévenu d'acceptation d'un avantage et a déjà été entendu plusieurs fois par le Ministère public genevois.

Son ancien bras droit au département est aussi dans le collimateur de la justice dans ce dossier, de même qu'un haut fonctionnaire encore en activité. Le Parquet va également mettre en prévention, prochainement, deux acteurs des milieux immobiliers genevois, soupçonnés d'avoir organisé le voyage de Pierre Maudet aux Emirats.

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