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Affaire Piller: l’administration de Migros Neuchâtel-Fribourg n’est pas révoquée, le comité introduit une dénonciation pénale

Dans le conflit Migros-Piller, l’administration de Migros Neuchâtel-Fribourg n’est pas révoquée. Elle prend note du résultat de la votation «avec satisfaction», tandis que le comité coopératif a introduit une dénonciation pénale.

20 nov. 2019, 14:50
/ Màj. le 20 nov. 2019 à 15:36
Damien Piller.

Le conflit au sein de Migros Neuchâtel-Fribourg (MNF) n’est pas près de connaître son dénouement. La proposition de révoquer l’administration de la coopérative a été rejetée en votation par 64,53% des voix, à la satisfaction de son président Damien Piller.

L’épilogue pourrait prendre en effet un certain temps encore. Après connaissance du résultat de la votation extraordinaire annoncé mercredi, le comité coopératif de MNF a introduit une dénonciation pénale pour faux dans les titres et tentative d’escroquerie auprès du Ministère public du canton de Neuchâtel.

Il existe une forte suspicion de manipulation électorale et c’est pourquoi le résultat de ce scrutin doit être examiné.
Le comité coopératif, qui a introduit une dénonciation pénale

La démarche fait suite aux révélations du journal télévisé de la RTS de lundi soir sur la découverte de 400 bulletins de vote dans une boîte à lettres sise en dehors des cantons de Neuchâtel et Fribourg. Selon le comité coopératif, «il existe une forte suspicion de manipulation électorale et c’est pourquoi le résultat de ce scrutin doit être examiné».

«Nous prenons note du résultat divulgué aujourd’hui par l’organisateur de la votation (ndlr: PwC). Migros prendra toutes les dispositions qui s’imposent pour soutenir les membres de la direction et les collaborateurs de la coopérative dans cette situation difficile», a dit Daniel Bena, président du comité coopératif, cité dans le communiqué.

Administration satisfaite

Du côté de l’administration de la coopérative de MNF, l’équivalent du conseil d’administration, on prend note «avec satisfaction» du résultat de la votation qui s’est achevée samedi. «Les coopérateurs ne se sont pas laissé influencer par la propagande de la Fédération des coopératives Migros à Zurich», constate-t-elle.

L’administration, présidée par l’homme d’affaires fribourgeois Damien Piller depuis 23 ans, «remercie les coopérateurs pour leur clairvoyance et la confiance accordée», a-t-elle indiqué mercredi. «Elle décidera prochainement des actions à entreprendre pour ramener la sérénité au sein de la coopérative régionale».

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Au-delà du résultat, la Fédération des coopératives Migros (FCM), à Zurich, et la direction de MNF s’en tiennent pour leur part aux mesures juridiques déjà engagées, est-il précisé. Elles veulent que le pouvoir judiciaire puisse évaluer «les faits rapportés dans les deux plaintes pénales déposées contre Damien Piller et inconnus».

«Les soupçons sérieux à l’encontre de Damien Piller quant à une éventuelle gestion déloyale demeurent», estiment les deux organes, qui comptent sur l’indépendance de la justice. Le taux de participation à la votation extraordinaire a atteint 41,72%. PwC a reçu 50’335 cartes de vote sur un total de 120’661 délivrées.

Deux factures contestées

Pour rappel, les organes de MNF, excepté l’administration qui fait bloc derrière son président, et la FCM accusent Damien Piller, avocat actif dans l’immobilier et les médias, d’avoir facturé à Migros près de 1,7 million de francs via deux de ses sociétés, «sans recevoir de contre-prestation équivalente en échange».

Selon Migros, Damien Piller aurait détourné des fonds dans le cadre de nouveaux magasins bâtis à Belfaux et La Roche (FR) en 2013 et 2014. Différents rapports arrivent à cette conclusion, selon la coopérative régionale.

Deux audits

En réponse, le Fribourgeois a ouvert les comptes des deux sociétés en question à un expert-comptable et à un architecte. Les résultats de ces audits dévoilés début novembre ont indiqué que les deux montants de 864’000 francs, toutes taxes comprises, correspondent à des prestations fournies, d’après l’homme d’affaires.

Le comité coopératif de MNF – représentant les intérêts des coopérateurs et des consommateurs -, la direction de MNF – qui gère de façon opérationnelle la coopérative – et la commission du personnel de MNF exigeaient la révocation de toute l’administration de MNF.

Expertise neutre

Les présidents des neuf autres coopératives Migros, la Fondation G. et A. Duttweiler – du nom du fondateur de Migros – et la FCM sont du même avis. L’affaire, sortie au grand jour début juillet, dure depuis environ un an en interne.

L’administration de MNF – qui fixe les objectifs et la stratégie de la coopérative – a demandé cet été une expertise «neutre» à l’avocat genevois Alan Hughes. D’après l’administration, ce rapport, bien que «sévère», a «écarté les accusations» à l’encontre de Damien Piller. L’administration décrit ses quatre membres comme des «personnes dévouées à Migros et à ses valeurs».

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