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Afghanistan: une partie du futur afghan discuté à Genève

Pilotée par l’ONU, une importante conférence virtuelle réunissant 70 États aura lieu depuis Genève. Elle a pour but de définir l’aide apportée à l’Afghanistan d’ici 4 ans.

20 nov. 2020, 15:26
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis annoncera quelle assistance va donner pendant les prochaines années au gouvernement afghan (archives).

La communauté internationale va se réunir en ligne depuis Genève concernant l’assistance à l’Afghanistan jusqu’en 2024. Le président afghan Ashraf Ghani, le conseiller fédéral Ignazio Cassis ou encore le secrétaire d’Etat US Mike Pompeo vont notamment participer.

Organisée tous les quatre ans, cette conférence, pilotée cette année par l’ONU, la Finlande et le gouvernement afghan, est prévue en pleine pandémie et alors que les pourparlers de paix entre Kaboul et les talibans, lancés il y a quelques mois, stagnent au Qatar.

Depuis des dizaines d’années, «c’est la meilleure chance de paix», a toutefois affirmé aux correspondants accrédités à l’ONU à Genève l’émissaire finlandais pour cette ministérielle, Janne Taalas.

 

 

Même si les violences se poursuivent dans le pays, causées notamment par les talibans, mais aussi l’Etat islamique (EI). Des dizaines de personnes sont régulièrement tuées. Il y a quelques jours, le Haut-commissaire de l’ONU aux réfugiés avait alerté sur l’importance des discussions au Qatar pour éviter un désastre.

La conférence aura lieu aussi quelques jours après l’annonce de Donald Trump d’un retrait de milliers de soldats américains de ce pays. Cette réunion de donateurs «n’a jamais été aussi politique», dit l’émissaire finlandais.

Pour autant, il estime que l’annonce américaine devrait avoir davantage d’effets directs sur les discussions qataries, alors que le gouvernement afghan redoute un durcissement de l’attitude des insurgés après ce retrait. Mais elle «augmente aussi les incertitudes» sur la réunion de Genève, déjà difficile à organiser.

Aide probablement encore en 2025

M. Taalas pense toutefois que cette décision pourrait montrer l’importance d’étendre le soutien apporté aux Afghans. Il ne s’attend pas à de grands changements avec le président américain élu Joe Biden, même si le dialogue pourrait être différent.

La conférence, qui sera ouverte par M. Ghani et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, est «extrêmement importante», a dit à la presse le représentant de l’ONU en Afghanistan Ramiz Alakbarov. Il s’attend à «un grand soutien pour la population afghane».

 

 

Impossible de dire à combien s’élèvent les besoins de ce pays, tant le Covid va perturber la situation. La conférence doit notamment permettre de répondre aux «effets immédiats» de la pandémie, affirme un responsable du ministère afghan des finances.

Des observateurs afghans estiment que moins deux milliards de dollars par an seraient un échec, alors que les Etats doivent faire face eux-mêmes aux conséquences de la pandémie. Il y a quatre ans, près de 15 milliards de francs avaient été promis. Environ 85% de ce montant ont été versés, selon le représentant du ministère afghan des finances.

Presque une certitude, même si cette conférence quadriennale devait être la dernière, le pays devra a priori continuer à s’appuyer sur l’assistance internationale en 2025. «Avec le Covid, il semble de plus en plus improbable» que l’Afghanistan puisse se priver de cette aide, dit l’émissaire finlandais. Actuellement, il s’effondrerait sans ce soutien, dit-il.

Conditions «non négociables»

Pour la première fois, l’aide sera formellement conditionnée à des engagements sur les droits humains, l’augmentation de la participation des femmes ou la lutte contre la corruption. «C’est non négociable» et le gouvernement a déjà promis de s’y conformer, selon M. Taalas.

 

 

S’il ne le fait pas, «il y aura des conséquences» avec les différents donateurs. Un cadre de partenariat sur l’Afghanistan et une déclaration politique doivent être adoptés pendant la réunion sur cette question.

A Genève, outre M. Cassis, les ministres afghans des Affaires étrangères Mohammad Haneef Atmar et des finances Abdul Hadi Arghandiwal, de même que le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto et son collègue du développement Ville Skinnari, sont eux attendus dans la salle. Plus de 70 Etats au total vont participer.

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