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Alternative aux essais sur animaux: un test utilisant des cellules de poissons a été certifié ISO

C’est une première. Un test de toxicité qui utilise des cellules cultivées de poissons a obtenu la certification internationale en répondant aux normes ISO.

25 avr. 2019, 17:12
Une chercheuse étudie les cellules de poissons au microscope.

Jusqu’à présent, les tests qui servent à déterminer la toxicité aiguë d’échantillons d’eau et de produits chimiques sont effectués sur des poissons vivants. Dans ce cadre, plus de 7‘500 essais ont été réalisés en 2017, rien qu’en Suisse, aux fins de protéger les hommes, la faune et l’environnement, communique ce jeudi l’Institut Fédéral Suisse des Sciences et Technologies de l’Eau (Eawag).

Mais des essais sur une lignée de cellules branchiales de la truite arc-en-ciel ((RTgill-W1) effectués par l’Eawag viennent d’aboutir sur l’obtention de la certification ISO. C’est une étape décisive car jusqu’ici on manquait d’alternatives reconnues à l’expérimentation sur des poissons vivants.

Etude internationale

Six laboratoires industriels et universitaires ont participé à une étude périphérique internationale qui a permis de déterminer, à l’aide d’une sélection de six produits chimiques d’essai, la robustesse, la transférabilité et la comparabilité de la procédure avec celles de la lignée cellulaire RTgill-W1. Les résultats montrent que tous les laboratoires ont pu fournir avec cette méthode des résultats comparables et reproductibles. 

 

Le test est réalisable en peu de temps et à peu de frais. 
Professeure Kirstin Schirmer, chef du département de toxicologie de l’environnement

 

Pour qui et pour quelle utilisation?

A qui peut servir ce test certifié ISO? La Professeure Kirstin Schirmer, chef du département de toxicologie environnementale, répond dans une interview: «Quiconque souhaite étudier la toxicité aiguë d’échantillons d’eau ou de certains produits chimiques sur les poissons peut utiliser notre test – qu’il s’agisse d’exploitants de stations d’épuration, d’autorités environnementales ou d’entreprises chimiques. Le test est réalisable en peu de temps et à peu de frais. Il va de soi qu’il se passe entièrement d’expérimentations animales.»

La fin des expériences animales?

Les fabricants de produits chimiques ne pourront malgré tout pas renoncer aux expérimentations animales car «la fabrication de produits chimiques continue d’être régie par les directives réglementaires de l’OCDE, poursuit Kirstin Schirmer. Celles-ci exigent des expérimentations sur des poissons vivants que l’on expose au produit chimique étudié pour voir combien de poissons survivent après quatre jours d’exposition, selon les concentrations utilisées. Cependant, le test avec les cellules RTgill-W1 pourra être utilisé par exemple au stade du développement d’un produit pour décider au préalable si une expérimentation animale en vaut la peine.»

La professeure espère bien évidemment que leur test sera aussi reconnu à l’avenir par les autorités en tant qu’alternative à l’expérimentation animale. «Nous avons donc soumis ce test aussi à l’OCDE et sommes en train de remplir tous les formulaires requis. Grâce à la certification ISO, il y a de fortes chances que notre option finisse bientôt par s’imposer.»

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