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Armée: alcool, voyages, soupers, cadeaux,… les notes de frais excessives des hauts gradés

Un rapport d’audit sur les notes de frais des pontes de l’armée révèle que certains officiers ont glissé dans leurs notes de frais les factures de fêtes internes bien arrosées, de vols en hélico pour les invités ou encore d’une initiation au golf en Valais.

12 nov. 2018, 13:04
/ Màj. le 12 nov. 2018 à 15:52
Le chef de l'armée Philippe Rebord a été épinglé pour la virée qu'il a organisée en Valais.

L’armée voulait le garder secret, mais a dû se résoudre à le remettre à la presse ce lundi. Il s’agit du rapport d’audit ordonné en 2017 par le conseiller fédéral et ministre de la Défense Guy Parmelin. Celui-ci l’avait réclamé après les ennuis du médecin-chef de l’armée, Andreas Stettbacher, épinglé pour un repas de Noël facturé près de 15 000 francs.

Le rapport d’audit rendu public grâce à la loi sur la transparence, nous apprend qu’en juin 2017 les compagnes de 18 officiers généraux ont été héliportées en Super Puma sur le plateau de Crans-Montana pour une nuit à l’hôtel avant une initiation au golf et une visite du lac souterrain de Saint-Léonard le lendemain.

10 900 francs l’heure de vol

Selon les titres du groupe Tamedia, une heure de vol avec un Super Puma coûte 10 900 francs. «Rien que pour l’aller, depuis Dübendorf, Emmen, Berne, Payerne et Lausanne, où les épouses ont été récupérées, plusieurs heures de vol ont été nécessaires», poursuivent nos confrères.

Ce séjour a été organisé par le Valaisan Philippe Rebord, chef de l’armée. Sans compter le transport en hélicoptère, la présence des épouses a coûté 7007 francs supplémentaires, surtout pour la restauration et l’hébergement. Elles ont participé aux frais des festivités à hauteur de 100 francs chacune. Pour l’armée, la note a été salée.

Il se justifie

Auditionné dans le cadre de l’enquête administrative, Philippe Rebord a rappelé que les pilotes d’hélicoptère doivent de toute façon effectuer des heures de vol. Il soutient donc qu’ils n’ont «pas volé une seconde supplémentaire», et que ces trajets n’ont engendré aucun coût. Pa ailleurs, selon les auditeurs, l’officier n’a enfreint aucun règlement.

Nouveau règlement

Le rapport s’intéressait également à une soirée dénoncée par Andreas Stettbacher, une «orgie à l’Appenzeller-Bitter» durant laquelle certains participants étaient si bourrés qu’ils ne parvenaient presque plus à parler. A la suite de cet audit, le Département de la défense a concocté un nouveau règlement qui précise ce qui est admis ou non comme note de frais pour les soirées organisées par les officiers de l’armée. Dans le cadre de ces nouvelles directives, la virée en terre valaisanne serait clairement interdite.

En effet, parmi les mesures prises, le DDPS note notamment que «les partenaires des collaborateurs ne peuvent pas être invités à des manifestations», précise Renato Kalbermatten, chef de l’information du DDPS. Il ajoute que «les invitations réciproques à des repas d’affaires ne sont pas admises. Le supérieur décide des exceptions.» Sollicité, Philippe Rebord se refuse à toute confirmation des faits ou tout commentaire.

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