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Armée: réactions mitigées à gauche comme à droite

Si la gauche cloue au pilori Ueli Maurer, dont la démarche "est dénuée de concept", l'UDC appelle à stopper son "orientation fatale" vers la coopération internationale.

03 sept. 2014, 15:41
Même l'UDC, parti du ministre de la défense Ueli Maurer, appelle elle aussi à des "corrections".

Comme attendu, les propositions gouvernementales pour le développement futur de l'armée ne satisfont personne. A gauche comme à droite, on déplore une absence de concept et d'évaluation actuelle des menaces.

Le Parti socialiste se dit "désabusé". Il cloue au pilori Ueli Maurer, dont la démarche "est dénuée de concept": impossible d'identifier les améliorations en matière de sécurité dans son modèle de défense nationale. Le parti appelle à une armée "plus mince, mais plus efficace", qui coopère avec les pays voisins.

Sans surprise, la formation à la rose reçoit le soutien des Verts. Les écologistes renvoient le projet au Conseil fédéral. Selon eux, le Département de la défense (DDPS) doit attendre le rapport de sécurité annoncé pour 2016 avant d'établir un budget. Car, pour l'heure, les menaces qui pèsent sur la Suisse ne sont pas définies de façon limpide.

Le manque de stratégie claire est également battu en brèche par le PDC. Les démocrates-chrétiens souhaitaient que l'aspect de la cyberdéfense soit pris en compte. Le DDPS aurait en outre dû planifier plus précisément les prochains achats d'armement. Et l'échéance fixée en 2022 pour l'achat de nouveaux avions de combat est "trop tardive".

Economies dans l'international

L'UDC, parti du ministre de la défense Ueli Maurer, appelle elle aussi à des "corrections". L'armée doit stopper son "orientation fatale" vers la coopération internationale, coupable de "lacunes graves dans le dispositif de sécurité". En économisant dans ce domaine, elle pourra bénéficier de moyens financiers adéquats, "d'au moins 5,4 milliards par an".

Le PLR voit des "pour" et des "contre" dans le projet du DDPS. Le parti salue notamment la planification de l'acquisition future de nouveaux avions de combat. L'échéance de 2025 le satisfait. En revanche, la réduction des cours de répétition de trois à deux semaines est critiquée: elle fragilise la qualité de formation et la sécurité. Quant au budget, le PLR réclame 5 milliards annuels.

Les Vert'libéraux saluent les options prises en vue d'une armée plus petite, plus souple et mieux équipée. Ils s'estiment confortés dans leur opposition à l'achat du Gripen. En revanche, ils trouvent que le projet ne va pas assez loin pour ce qui est des cours de répétition, qu'il serait préférable de remplacer par du service long, plus efficace et plus économique.

Au Parlement de corriger

La Société suisse des officiers (SSO) soutient la voie choisie pour le développement de l’armée (DEVA). Elle considère néanmoins que le message présenté par le Conseil fédéral doit être modifié concernant le financement à long terme, la limitation du nombre de jours de service, la durée des cours de répétition et le maintien de la capacité de défense. La SSO souhaite que le Parlement corrige ces points faibles et applique sa décision de financement à hauteur de cinq milliards par an dès 2017.

Comme la SSO, l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) déplore que ses observations émises dans le cadre de la consultation n'aient pas été suivies par le Conseil fédéral. Elle rejette donc le DEVA, estimant que l'évaluation de 2010 sur laquelle il se base est dépassée et que le projet n'est qu'un démantèlement supplémentaire de l'armée.

Le Groupe Giardino, qui s'engage pour une armée de milice forte, s'insurge de même contre cette refonte jugée "inconstitutionnelle, dépassée, irresponsable, superflue, à courte vue et antidémocratique". Il annonce qu'il soutiendra un éventuel référendum.

A l'inverse, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) ne comprend pas pourquoi "les privilèges financiers du DDPS devraient être reconduits une nouvelle fois", alors que celui-ci n'agit que "dans l'intérêt de son porte-monnaie" sans que les tâches concrètement nécessaires de l'armée ne soient clairement énoncées. Le GSsA s'oppose en outre à toute utilisation de la troupe pour des missions de police.

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