Dans l’euphorie des hommages qui a suivi la récente attribution du prix Nobel de la paix à la Campagne pour l’abolition des armes nucléaires (Ican), on a un peu oublié que le principal objectif du lauréat (un traité international qui fait de l’arme atomique une arme illégale) est considéré avec scepticisme par de nombreux Etats, dont la Suisse.
Alors que la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, s’est empressée de féliciter l’Ican («un formidable encouragement pour tous ceux qui luttent en faveur d’un monde sans arme nucléaire»), Berne s’est toujours clairement distanciée du traité pour lequel l’Ican, qui a son siège à Genève, a reçu le prix. La Suisse a ainsi refusé de signer le traité le mois dernier et, selon nos informations, elle n’a aucune intention de le ratifier, du moins pas avant longtemps.
Scepticisme suisse
Il est vrai qu’elle ne s’est pas formellement opposée au traité lors de...