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Assemblée de l'UDC: le parti uni contre l'UE mais divisé face au compromis fiscalité/AVS

Réunie en assemblée ce samedi à Amriswil, l'UDC s'est montrée unie contre le projet d'accord-cadre avec l'UE. Le parti s'est en revanche montré divisé face au compris sur la fiscalité et l'AVS.

30 mars 2019, 16:43
Les délégués ont adopté leurs mots d'ordre pour les votations fédérales du 19 mai prochain.

L'UDC suisse a tiré à boulets rouges samedi sur le projet d'accord-cadre avec l'UE, lors de son assemblée des délégués à Amriswil (TG). Cette question a fait l'unanimité au sein d'un parti en revanche divisé au sujet du compromis sur la fiscalité et l'AVS.

"L'UDC dit non à cet accord" avec l'UE, a lancé le président de l'UDC suisse Albert Rösti. "Il s'agit d'un contrat de soumission que la Suisse ne peut et ne doit jamais signer", qui signifierait "la fin de la voie bilatérale". Albert Rösti a aussi vertement critiqué les autres partis gouvernementaux, notamment le PLR qu'il accuse d'avoir vendu son soutien "comme un morceau de pain".

 

 

La conseillère nationale grisonne Magdalena Martullo-Blocher a égrené les menaces qui planent selon elle sur le pays si cet accord était ratifié: obligation de se plier au droit européen, extension "massive" de la libre circulation, incapacité pour la Suisse de décider elle-même des mesures de protection des salaires, routes et trains bondés ou encore pénurie de logements.

Mesures adoptées

Les délégués ont adopté à l'unanimité treize mesures concernant - de près ou de loin - l'accord. Parmi ces mesures, figurent l'opposition à la clause dite guillotine (liant différents accords) ainsi qu'au fond de cohésion, ou encore l'affirmation du soutien aux accords bilatéraux à condition qu'ils soient conclus "avec l'assentiment et dans l'intérêt des deux parties".

Le Conseil fédéral a mis en consultation le projet en décembre dernier. Le document doit permettre de poursuivre la voie bilatérale et de garantir l'accès de l'économie helvétique au marché européen. Mais les opposants craignent qu'il n'implique une trop grande perte de souveraineté. Autre gros point d'achoppement: les mesures d'accompagnement et la protection des salaires.

 

 

La consultation se termine ces prochains jours et un premier point doit être fait ce printemps encore. Jusqu'ici, le consensus n'est de loin pas encore établi. Les Vert'libéraux et le PLR se sont déclarés favorables, mais les autres partis expriment des réserves. Les syndicats sont contre, les patrons et les milieux économiques pour, tandis que les cantons exigent des clarifications.

Appel à la mobilisation

A une demi-année des votations fédérales et après la cuisante défaite enregistrée par l'UDC lors des cantonales zurichoises de dimanche dernier, Albert Rösti a appelé à la mobilisation. "Vous devez aller aux urnes, nous avons six mois pour nous battre", a-t-il lancé à l'intention des électeurs du parti.

La section zurichoise n'a pas réussi à activer sa base de façon suffisante, a souligné le président de l'UDC suisse. "Mais ce qui est plus grave", a-t-il poursuivi, "c'est que beaucoup de ceux qui se sont abstenus l'ont fait parce qu'ils considèrent que ceux qui sont à Berne font ce qu'ils veulent. Il est honteux que l'on ne puisse pas exclure les criminels étrangers alors que nous avons voté pour cela."

Non à la loi sur les armes

Enfin, les délégués ont adopté leurs mots d'ordre pour les votations fédérales du 19 mai prochain. Ils ont clairement dit non à la loi révisée sur les armes, mais ont en revanche laissé la liberté de vote en ce qui concerne la réforme fiscale et le financement de l'AVS (RFFA).

Ce dernier objet a suscité des débats nourris. Pas moins d'une quinzaine de représentants de l'UDC ont pris le micro pour tenter de rallier l'assemblée à leur cause. Mais c'est finalement la position défendue notamment par Christoph Blocher qui a été retenue.

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