La prostitution dans le canton de Fribourg connaît un recul de la demande et une pression de la concurrence qui font diminuer les tarifs. Plongées dans une situation économique difficile, les travailleuses du sexe acceptent davantage de pratiques à risque.
Le prix moyen d'une passe s'inscrit entre 50 et 100 francs. La tendance à la baisse s'explique notamment par le fait que les prostituées venues de pays européens frappés par la crise monnayent plus faiblement leurs services, selon un rapport publié lundi.
Du coup, certaines femmes répondent plus favorablement à des demandes de pratiques risquées formulées par leur clientèle. L'impact se reflète aussi sur le plan sécuritaire, avec par exemple le fait d'accepter de suivre des clients à leur domicile.
Ce rapport sur la période juillet 2013-juin 2014 a été réalisé pour le Conseil d'Etat par la commission consultative dans le domaine de la prostitution. C'est le deuxième du genre. Il vise notamment à mesurer l'impact de la nouvelle loi entrée en vigueur en 2011.
Sécurité améliorée
Si le tableau économique et comportemental n'est pas réjouissant, la nouvelle loi a tout de même fait évoluer positivement le cadre de travail des prostituées, relève la commission. La salubrité et la sécurité des locaux dédiés à cette activité se sont améliorées, grâce aux conditions d'octroi de l'autorisation d'exploitation.
La police cantonale recense 197 travailleuses du sexe et 32 salons sur la période étudiée dans le rapport. Sur le terrain, prévention et accompagnement sont assurés par le programme Grisélidis, l'association Solidarité Femmes Fribourg et le secteur Planning familial et information sexuelle rattaché au médecin cantonal.